Il y a deux semaines, nous avons expliqué pourquoi l’ARC Nationale a repris la main sur l’UNARC en demandant aux anciennes ARCs Régionales de ne plus porter notre nom suite à leur refus de signer une charte de déontologie.
Constatant notre divergence d’approche, ils n’ont eu d’autre choix que de démissionner (voir article : https://arc-copro.fr/documentation/pourquoi-larc-nationale-repris-la-main-sur-lunarc
A ce titre, ils ont créé une association dissidente qui, semble-t-il, répond mieux à leur philosophie qui comme on va le constater, est loin voire très loin, comparable à celle de l’ARC Nationale.
A présent, les professionnels essaient de « draguer » cette nouvelle association en soif de reconnaissance dans l’espoir d’attirer des anciens de l’ARC pour faire la promotion des syndics professionnels y compris des mauvais.
C’est ainsi que le président de la FNACC a été invité à une émission diffusée sur internet, animée par un syndic professionnel qui est bien connu sur la place pour sa surexcitation.
Comme on va le constater, les affirmations du président de la FNACC font peur surtout qui l’on est un copropriétaire ou un conseiller syndical adhérent.
Voyons cela en détail.
I – Un refus de dénoncer les abus
Bien évidemment, l’une des questions très attendues que le présentateur n’a pas hésité à poser est de savoir si cette association allait, comme l’ARC Nationale, dénoncer les abus des mauvais syndics.
La réponse est tout simplement spectaculaire car il affirme que « Cela n’est pas dans l’objet de cette association »
Ainsi, alors même qu’il prétend défendre les intérêts des copropriétaires et des syndicats des copropriétaires, cette association n’aurait pas pour vocation de dénoncer les pratiques abusives voire illégales commises par certains syndics qui entraîneraient un préjudice pour leurs adhérents.
Bien entendu, le présentateur a jubilé en entendant cette réponse hallucinante.
Imaginez une choucroute sans saucisses ou un cassoulet sans haricots !
Mais le président ne s’arrête pas là puisqu’il affirme que le seul objet de son association est de faire de la formation et de l’information.
Le plus intéressant est qu’à présent les adhérents de cette association savent où commence et où se finit l’objet de cette association au grand bonheur des syndics professionnels qui savent à présent qu’ils ne seront pas embêtés par la FNACC.
Là où la situation se complique est lorsque le président de cette association essaye de minimiser les difficultés rencontrées par les copropriétaires vis-à-vis de leur syndic, en expliquant que les abus relevés sur le site internet de l’ARC Nationale restent somme toute dans la moyenne des abus commis dans les autres professions.
Analysons la stupidité de ses propos et les risques qu’entraîne cette nouvelle association pour les copropriétaires et conseillers syndicaux.
II – 2 % en moyenne
Pour aller dans le sens des syndics professionnels et leur baiser les pieds, le président de l’association s’aventure à une démonstration hallucinante.
En effet, il indique que sur le site internet de l’ARC Nationale sont publiés trois abus par semaine, soit 156 par an.
Par conséquent, toujours selon lui, il n’y aurait que 2 % d’abus compte tenu qu’il existe 5.000 syndics en France.
Pour conclure, il indique que ce taux est identique dans les autres types de métiers.
Et bien sûr, le présentateur qui jubile, ajoute : « Ce n’est pas représentatif ».
Alors expliquons pourquoi son calcul est faux et même pas digne des adhérents qu’il représente, qui sont, pour la plupart, des conseillers syndicaux qui se battent parfois avec leur syndics pour défendre les intérêts de leur copropriété.
Pour cela, il faut tout d’abord savoir que s’il existe environ 540.000 copropriétés dont 30 à 40 % d’entre elles sont gérées par les quatre grands groupes de syndics.
Ainsi, lorsque l’on dénonce un abus commis par l’un d’eux, ce n’est pas une copropriété qui est pénalisée mais toutes celles qu’il gère.
En effet, les stratégies et pratiques abusives sont définies au siège pour être ensuite dupliquées sur l’ensemble des agences auprès des copropriétés qu’ils administrent.
A titre d’exemple, lorsque l’on dénonce une agence CITYA qui facture le bouclier tarifaire du prix du gaz c’est l’ensemble des copropriétés en chauffage collectif géré par ce groupe qui sont susceptibles d’être concernées par ce type d’abus.
Pire, lorsque l’abus est commis par les quatre grands groupes, comme par exemple la fausse obligation de transférer les archives de la copropriété auprès de sociétés spécialisées, ce n’est pas 2 % ni 20 % des copropriétés qui subissent un préjudice mais bien 40 %, soit 3.200.000 copropriétaires.
Mais encore, bien souvent, les abus commis par un syndic professionnel sont reproduits par les autres cabinets.
Et pour cause, il faut bien qu’ils se calent à la concurrence et aux pratiques utilisées même si elles sont illégales ou abusives.
Ainsi, ce n’est pas 2 % des copropriétés qui sont pénalisées mais bien la majorité voire la très grande majorité d’entre elles qui subissent de nombreux préjudices.
Attention donc à cette association mi-figue, mi-raisin !