La vidéosurveillance en copropriété vise à sécuriser les parties communes dans un immeuble en copropriété en installant un système de caméras de surveillance. Il peut également s’agir d’installer une caméra avec haut-parleur et micro intégrés ou d’un visiophone placé à côté des sonnettes pour permettre aux copropriétaires de savoir qui sonne.
Néanmoins, afin de ne pas porter atteinte à la vie privée des personnes, quelles sont les modalités et comment exploiter les images pour assurer la sécurité de sa copropriété ?
I. Quelles formalités ?
Tout d’abord, les caméras ne peuvent pas filmer les portes des appartements ni les balcons, terrasses ou fenêtres des appartements ou tout autre partie privative. Les caméras peuvent filmer les espaces communs comme le parking, le hall d’entrée, les portes d’ascenseur, les espaces communs intérieurs ou extérieurs comme le jardin, le local vélos ou poussettes
Le principe est que les caméras doivent servir à filmer les espaces communs, à des fins de sécurité des biens et des personnes.
Si le champ des caméras porte sur une partie de la voie publique (par exemple l’entrée d’un bâtiment), une demande d’autorisation en préfecture est obligatoire ainsi qu’une déclaration à la CNIL. Par exemple, si les caméras filment un lieu accessible à toute personne (hall d’entrée avec porte sans digicode ni interphone par exemple ou s’il y a des locaux commerciaux), le dispositif doit faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Préfet du département car les lieux sont considérés comme ouverts au public.
Dans la mesure du possible, il faut faire en sorte de cacher les zones publiques pour ne pas enregistrer ce qu’il s’y passe et ainsi ne pas être concerné par la loi Pasqua du 21 janvier 1995 relative à la vidéo surveillance dans les lieux publics et ouverts au public.
S’il s’agit seulement d’installer des caméras qui filment dans les parties communes accessibles uniquement par un code, une clé ou un interphone, il faut simplement déclarer le dispositif à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), au nom du syndicat des copropriétaires (ou du gestionnaire de l’immeuble).
II. Quelles modalités ?
Suite aux modifications apportées par la loi ALUR qui prescrit que les décisions concernant les travaux nécessaires à la conservation de l'immeuble, ainsi qu'à la préservation de la santé et de la sécurité physiques des occupants, sont prises à la majorité des voix exprimées par les copropriétaires présents, représentés ou ayant voté par correspondance (article 24). Cependant, selon la jurisprudence, si l’installation d’une vidéosurveillance dans une copropriété porte atteinte aux modalités de jouissance des parties privatives, elle doit être votée à l’unanimité des copropriétaires (CA Paris, 23e ch., 4 novembre 2009)
L’accès aux images ne doit pas servir à contrôler les entrées et sorties des habitants mais uniquement à comprendre et vérifier ce qu’il s’est passé en cas d’incident comme un acte de vandalisme ou une agression.
Il appartient au syndicat des copropriétaires de déterminer les personnes compétentes pour les visualiser (le gardien, le syndic, conseil syndical), il n’y a pas de limitation de personne mais tous les habitants ne peuvent pas avoir accès aux images (décision votée à l’article 25 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965). La police peut également visionner les images mais selon des modalités précises (convention avec la préfecture, préciser la durée exacte de transmission et le temps de conservation des images, etc.). Si le système de surveillance est amené à filmer les employés qui travaillent dans la copropriété, ils devront en être obligatoirement informés lors de leur embauche et cela devra être inclus dans leur contrat de travail ou faire l’objet d’un avenant s’ils sont déjà embauchés.
La durée de conservation des images ne peut pas dépasser un mois. Le responsable du système de vidéosurveillance doit se charger d’informer le public qu’il se trouve dans un lieu sous vidéosurveillance : pour cela, des panneaux, affiches ou pancartes explicites doivent être placés de façon à être bien visibles par tous.
Conclusion :
Installer des caméras de vidéo-surveillance en copropriété requiert un certain nombre de formalités et de modalité relative prévu par les lois sur la protection des données et de la vie privée. L’assemblée générale doit voter à la fois sur l’installation de caméra-vidéo-surveillance, sur qui peut consulter les images et enfin doit informer le public par le biais de panneaux que le lieu est sécurisé par des caméras.