Le conseil syndical est-il tenu d’élire un président en son sein ?
Question :
Afin d’éviter des conflits internes au sein du conseil syndical, la majorité des membres ont décidé de ne pas élire en assemblée générale un président. Considérez-vous notre approche judicieuse ?
Réponse :
Votre question suscite une analyse juridique, stratégique et sociale.
En effet, je tiens tout d’abord à vous indiquer que l’élection du président du conseil syndical ne se vote pas en assemblée générale des copropriétaires, mais bien dans le cadre d’une réunion spécifique du conseil syndical.
Et pour cause, le président représente le conseil syndical et non le syndicat des copropriétaires ni même l’assemblée générale.
Ce sont donc les seuls conseillers syndicaux élus qui doivent à leur tour élire un président en leur sein.
Conformément au parallélisme des formes, c’est également le conseil syndical qui peut révoquer le président de ses fonctions à tout moment.
Dans ce cas, il restera membre du conseil syndical, puisque son élection émane d’un vote de l’assemblée générale, mais perdra son statut de président du conseil syndical.
Ce point est important, car le conseil syndical n’est pas tenu de manière définitive par l’élection de son président.
Si ce dernier « ne fait pas l’affaire », il reste révocable à tout moment en procédant à l’élection d’un nouveau président du conseil syndical qui vaudra révocation de l’ancien.
Compte tenu du fait qu’il n’existe pas de règle légale, la révocation du président pourra également être validée par un vote lors d’une réunion du conseil syndical.
La règle à retenir est qu’il faudra réunir la même majorité pour la nomination et la révocation du président.
Par conséquent, l’élection du président du conseil syndical n’est pas risquée, puisqu’en cas d’abus de ce dernier, les membres peuvent « corriger le tir».
Par ailleurs, l’article 21 de la loi du 10 juillet 1965 prévoit que le conseil syndical élit un président.
On peut donc considérer que la loi qui cite des dispositions impératives impose d’élire un président.
Ceci étant dit, aucune sanction n’est assortie, impliquant qu’il s’agit dans les faits plus d’une recommandation légale que d’une exigence.
La vraie sanction est que dans les faits la copropriété et le conseil syndical se privent de pouvoirs et de contrepouvoirs importants, notamment à l’égard du syndic en place.
Et pour cause, la loi du 10 juillet 1965 et le décret du 17 mars 1967 donnent des prérogatives importantes au seul président du conseil syndical.
C’est lui qui peut engager une action à l’égard du syndic en place, c’est lui qui peut réclamer judiciairement les pénalités de retard en cas de refus à remettre les documents demandés par le conseil syndical, ou encore c’est lui qui peut convoquer une assemblée générale.
Ainsi, nous vous encourageons à nommer un président et à rester vigilant s’il abuse de ses fonctions.
Ceci étant dit, c’est votre copropriété, c’est donc à vous de décider !