ABUS N° 4564 : Les aveux de carence des syndics professionnels à partir de leur propre argumentaire commercial

11/10/2019 Abus Abus

Lors de nos rencontres avec les professionnels de l’immobilier et les présidents de chambres, nous leur expliquons qu’il est impératif de faire « du ménage » dans la profession.

L’objectif est simple : permettre aux « bons syndics » d’émerger et de marginaliser ceux qui n’ont qu’un but qui est d’augmenter leur profit sans améliorer pour autant la gestion et le fonctionnement de leurs copropriétés mandantes.

Pourtant, ses représentants considèrent qu’il n’y a pas de problème et que les syndics sont des bons professionnels qui assurent avec brio leurs fonctions.

Bref, la politique de l’autruche qui en plus est aveugle et sourde.

Et pourtant, pendant ce temps, les syndics professionnels qui veulent se différencier appuient leur argumentaire commercial uniquement sur la carence des syndics, démontrant qu’il existe bien un problème de fond.

Voyons l’approche commerciale d’un syndic de copropriété qui résume la gravité de la situation.

I. Les atouts du syndic qui sont la base du métier

La situation est tellement catastrophique que les syndics qui souhaitent se démarquer de la concurrence n’ont qu’à indiquer qu’ils respectent les dispositions légales et règlementaires pour sortir du lot.

Voici donc ce qu’un syndic présente sur son site internet comme étant un atout du cabinet :

4564

Eh oui ! Ce syndic paie les fournisseurs dans les délais, établi une comptabilité claire, respecte le décret comptable, engage avec le conseil syndical un plan d’économie de charges.

Merci, merci et encore merci.

On a un syndic qui s’engage à respecter la loi, sachant il est vrai que cela n’est pas la normalité.

Imaginez qu’un boulanger s’engage à faire du pain tout en indiquant qu’il est frais d’au moins deux jours et qu’il met de la farine plutôt que du poivre… Devrions-nous applaudir ?

II. Une situation qui est due à un manque de sanctions

Nous le disons sans relâche, cette situation est due à une impunité quasi-totale des syndics.

A titre d’exemple, un syndic qui paie les factures à 90 jours impliquant des pénalités de retard à la charge du syndicat des copropriétaires, quelle sera la sanction du syndic ? Aucune !

Plus encore, les frais seront supportés par le syndicat des copropriétaires sans que ce dernier ne puisse les refacturer au syndic fautif.

Eh oui ! Pour que cela soit possible, il faudrait que le syndicat des copropriétaires révoque le syndic fautif, nomme un nouveau syndic, engage une action judiciaire en nommant un avocat qui coûtera entre 500 et 1 000 euros pour au final récupérer les 45 euros de pénalités.

Une situation ubuesque, mais bien réelle.

Voilà pourquoi les syndics se sentent intouchables.

C’est face à cette situation que nous demandons au ministère de la justice que le président du conseil syndical puisse assigner le syndic fautif et qu’en cas de condamnation il soit tenu de prendre à sa charge l’intégralité des frais judiciaires engagés par le syndicat des copropriétaires.

Il est clair que les syndics se sentiront subitement plus concernés et surtout plus professionnels.