A l’occasion des décrets d’applications de la loi ELAN et surtout de l’ordonnance « Copropriété » qui va faire évoluer en profondeur la loi du 10 juillet 1965, le Conseil National de la Transaction et de la Gestion Immobilières s’est réuni à plusieurs reprises.
Les principaux membres que sont les présidents de chambres professionnelles, ainsi que l’ARC se sont réunis pour donner leur avis sur les textes soumis par le ministère de la justice.
Ceci étant, à ces réunions, nous avons constaté un grand absent, à savoir le représentant du SNPI, présenté comme le premier syndicat français de l’immobilier.
I. Le SNPI représenté par le président de Foncia
Dans le secteur de la copropriété, on retrouve trois chambres professionnelles qui représentent les intérêts économiques des professionnels de l’immobilier et en particulier des syndics.
Il s’agit de :
- La FNAIM, ayant comme président et représentant au CNTGI Monsieur Jean-Marc Torrollion.
- L’UNIS, représentée par son prédisent et également titulaire au sein du CNTGI, Monsieur Christophe Tanay.
- Le SNPI, représenté par son président Alain Dufour, mais qui n’est que suppléant au sein du CNTGI, sachant que le titulaire est Monsieur Philippe Salle, qui n’est ni plus ni moins que le président du groupe Foncia.
On peut s’étonner que le SNPI ait considéré que le président de Foncia est plus légitime que le président de cette union des syndicats professionnels pour être représentés au CNTGI.
Plus scandaleux encore, ni le président de Foncia, ni le président du SNPI n’ont participé physiquement aux débats sur les ordonnances « Copropriété » qui pourtant vont faire évoluer de manière importante aussi bien la place du syndic dans les copropriétés que leur fonctionnement.
II. Qu’est-ce que cela veut dire ?
S’il ne nous revient pas d’expliquer pourquoi le groupe Foncia est passé de la FNAIM, à l’UNIS puis au SNPI, on peut tout de même s’interroger sur ce manque de considération d’une chambre professionnelle et du président du premier syndic de France sur l’avenir des copropriétés.
Cela est d’autant plus dommageable, sachant que bien souvent, ces grands groupes de syndics donnent le « La », obligeant quasiment les autres syndics de gré ou de force à suivre la tendance.
Et pour cause, la politique de dumping des prix qui consiste à proposer des honoraires de base bas, pour se rattraper sur les honoraires complémentaires a été insufflé par les grands groupes, obligeant les petits et moyens cabinets à suivre.
Idem pour les filiales de syndics que ce soit d’assurance ou de services 7j/7, 24h/24, c’est encore une fois les grands groupes qui ont développé ce concept, contraignant les autres cabinets à suivre.
Ainsi, l’absence du président du groupe Foncia a toutes les négociations sur les ordonnances copropriété peut démontrer soit une méconnaissance totale du sujet, mais dans ce cas pourquoi avoir voulu être titulaire, si ce n’est pour soulager son ego, soit parce qu’au final ce groupe saura s’adapter aux nouvelles obligations d’une manière ou d’une autre en contraignant les petites structures à suivre leur politique.
Mais alors, dans ce cas, pourquoi avoir voulu être titularisé au sein du Conseil National de la Transaction et de la Gestion Immobilières, si au final ils ne souhaitent pas y assister ?
Bref, un comportement très curieux d’une chambre professionnelle, mais qui encore une fois met la profession face à ses responsabilités, tandis qu’une association comme l’ARC qui a dix fois moins de moyens que Foncia était présente à l’ensemble des réunions et a même fait des propositions pour faire évoluer les textes dans l’intérêt et la cause des syndicats des copropriétaires.