Décidément, la FNAIM est à l’image de ce que nous reprochons aux syndics à savoir un manque total de cohérence.
La stratégie est toujours la même, ils se positionnent en victime, faisant mine de ne pas comprendre ce qu’on leur reproche ou demande.
A ce titre, suite à une action judiciaire engagée par le Conseil Supérieur du Notariat à l’encontre de la FNAIM au motif que le caducée qu’ils ont mis en place est similaire au leur, cette dernière a été condamnée le 10 juillet dernier à le retirer.
Pour nous, il s’agit d’un faux débat, car certains professionnels pensent qu’en mettant un logo ou un caducée sur leur enseigne, ils seraient du coup plus performants.
C’est ce que l’on appelle l’effet placebo ou encore l’effet Coué « Je n’ai pas froid, je n’ai pas froid, je n’ai pas froid » alors qu’il fait -5 degrés.
Ceci étant dit, ce qui est intéressant à relever est l’affirmation de la FNAIM que nous pouvons lire dans son communiqué de presse pour commenter la décision judiciaire.
Voyons cela de plus près et expliquons pourquoi ils sont des girouettes.
I. Une reconnaissance du métier règlementé
La FNAIM semble ne pas comprendre la décision judiciaire rappelant que le « rôle du caducée est de faire reconnaitre auprès du consommateur, la légitimité de ces professionnels règlementés ».
Or, le caducée qui est plutôt un logo, n’inspire à aucune reconnaissance sachant que c’est la FNAIM qui l’a instauré, pour justement compenser le manque de confiance des consommateurs vis-à-vis des professionnels de l’immobilier.
Mais plus contradictoire, la FNAIM, surtout son président, met l’accent sur le fait qu’ils soient des professionnels règlementés.
Pourtant, ces mêmes professionnels souhaitent s’émanciper du cadre règlementaire.
Et pour cause, la loi HOGUET du 2 juillet 1970 fixe les neuf activités qu’un professionnel de l’immobilier peut exercer.
Il s’agit logiquement de toutes les opérations qui relèvent autour de la transaction et la gestion des biens immobiliers.
Ces mêmes syndics veulent également être des commerçants multiservices voulant vendre des prestations à la personne. C’est ce qu’a d’ailleurs déclaré le président de la FNAIM dans un communiqué de presse en date du 30 octobre 2019, il affirme vouloir proposer un service de garde de chiens et d’enfants aux copropriétaires.
Ainsi, la FNAIM est à l’image de la profession, en voulant à la fois être reconnue pour son expertise du secteur de l’immobilier et être une commerçante pouvant vendre tout et n’importe quoi.
II. L’appât du gain
La stratégie des syndics et surtout des grands groupes est de profiter de leur mandat pour récupérer l’ensemble des marchés parallèles à cette profession.
Pendant un temps, ils constituaient des filiales pour justement ne pas être limités par la règlementation de la profession et à présent, ils souhaitent s’émanciper en assurant comme syndic mandataire, des offres de prestations de services.
C’est ainsi que le cabinet Loiselet et Daigremont propose sans état d’âme sur son site internet, un accompagnement aux seniors, l’aide à domicile, des packages de déménagement et emménagement, etc…
Bref, leur objectif est d’être les « Amazon » du service à la personne en utilisant leur base de données des copropriétaires récoltées dans le cadre de leur mandat de syndic bien que cette pratique ait été reconnue par la CNIL comme illégale.
Au final, l’ensemble des acteurs seront forcément perdants et en premier lieu les copropriétés qui vont se retrouver avec des mandataires qui essaieront de leur vendre différents services et produits marchands !
En parallèle, nous aurons des syndics encore plus mauvais en essayant d’être à la fois mandataires et commerçants, devant assurer un service après-vente.
Tout cela entrainera une méfiance de plus en plus grande des copropriétaires, vis-à-vis de leur syndic, cristallisant encore plus leur relation.
FNAIM, UNIS, SNPI, ressaisissez-vous, défendez la profession noble de syndic !