Dans le cadre du Conseil National de la Transaction et de la Gestion Immobilières, les chambres professionnelles et l’ARC sont sollicitées pour donner leur avis dans le cadre de la future ordonnance « Copropriété » qui aura pour objet de faire évoluer la loi du 10 juillet 1965.
Il est intéressant pour l’ARC de constater comment se positionnent les professionnels qui n’ont en réalité qu’un objectif qui est de défendre les intérêts économiques de la profession, comme le contrat « socle », ou ne pas se retrouver en distorsion de concurrence lorsqu’il s’agit des petites copropriétés.
Si nous pouvons regretter le manque de suggestion des professionnels pour améliorer le fonctionnement et la rénovation des copropriétés, on peut également regretter l’absence de politique pour défendre les petits et moyens cabinets de syndics qui essaient de développer un travail de proximité.
Voyons cela de plus près, sachant qu’il s’agit là d’un problème interne à la profession, mais qui doit néanmoins être dénoncé pour faire avancer la situation.
I. Une défense de la politique des grands groupes
Le schéma des cabinets de syndics se distingue principalement en deux groupes.
On a tout d’abord les grands groupes qui disposent de nombreux moyens internes, de filiales et surtout de services commerciaux qui cogitent chaque jours pour trouver de nouveaux partenariats et services soit pour facturer le syndicat des copropriétaires, soit pour augmenter leur profit.
En parallèle, nous avons les artisans qui essaient de se démarquer de la concurrence en apportant un service de proximité et en prônant une relation plus ou moins étroite avec le conseil syndical.
La difficulté est que ces syndics se retrouvent contraints de suivre le dictat des grands groupes qui procèdent à des prix volontairement agressifs, voire du dumping pour casser la concurrence, imposant aux syndics artisans de suivre la tendance.
Cela leur impose deux solutions, soit d’être en état de carence totale ou partielle dans la gestion des copropriétés, soit de pratiquer des tarifs abusifs, voire illégaux pour compenser les faux tarifs de base proposés.
Les moyens sont nombreux : variables revues à la baisse, permettant de facturer des prestations supplémentaires, factures des tâches comprises dans le forfait, substitution des contrats de maintenance pour des contrats de flotte…
Voilà pourquoi, pour l’ARC, il est essentiel que le syndic artisan soit défendu et même promu comme étant une solution à préconiser plutôt que de rendre toujours plus complexe le métier de syndic en demandant aux pouvoirs publics d’autoriser les cabinets à vendre des services parallèles, ce qui fait le grand bonheur des grands groupes et de leurs filiales.
II. L’action de l’ARC
L’ARC est pour « les bons syndics » qui veulent faire de la gestion de copropriété.
Voilà pourquoi nous souhaitons non pas enfoncer la tête des artisans syndics, mais au contraire les promouvoir.
C’est dans ce contexte que nous avons demandé au ministère de la justice que les futures réformes prévoient que dans le cas de mise en concurrence de contrats de syndics, les cabinets joignent à leur offre de contrat une fiche d’identité présentant son expérience, le nombre de copropriété gérées par gestionnaires, si le cabinet dispose de filiale.
L’objectif de cette démarche est de défendre le vrai métier de syndic gestionnaire plutôt que l’activité mercantile dans laquelle le syndicat des copropriétaires se retrouve être la vache à lait.
Nous espérons que les chambres professionnelles ont la même approche et non une vision courte qui consisterait à défendre les intérêts des grands groupes qui économiquement sont plus puissants que les petits et moyens cabinets.