Beaucoup de professionnels de l’immobilier nous reprochent la publication de nos abus qui mettent en difficulté la profession de syndic et surtout, certains cabinets ou groupes.
En réalité, ils ne regrettent pas leurs agissements ou pratiques, mais la mauvaise publicité que nous leur faisons et qui porte un coup économique à leur enseigne.
Notre approche est d’affirmer que la dénonciation des abus est légitime, car elle est l’un des seuls moyens pour alerter les copropriétaires et mettre les professionnels face à leurs responsabilités, sachant d’autant plus que neuf fois sur dix il ne s’agit pas d’abus, mais d’illégalités.
Néanmoins, il faut le reconnaître, un certain nombre de cabinets essayent de bien faire leur métier, mais se retrouvent « otages » des grands groupes qui dictent la politique commerciale que les petits cabinets sont quasiment obligés de suivre.
Expliquons la situation et pourquoi les syndics artisans ne sont pas suffisamment représentés, voire abandonnés à leur cause.
I. Des syndics artisans contraints par le dictat des grands groupes.
La stratégie des grands groupes est simple, elle consiste à proposer des honoraires de base extrêmement concurrentiels, voire plus bas que le marché, afin de récupérer dans un premier temps la clientèle qu’est la copropriété.
À partir du moment où elle est « attrapée », il est alors facile de facturer des prestations complémentaires, supplémentaires ou privatives, même si elles sont illégales.
Plus que cela, pour se rattraper sur le tarif des honoraires de base plus bas que la moyenne, ces groupes proposent de nombreux services parallèles, tels que la gestion locative ou bien la transaction.
Mais plus encore, ces groupes ont développé une multitude de filiales dans différents secteurs (assurance, énergie, dépannage…) qui sont quasiment inutiles, mais qui permettent de générer de nouveaux produits compensant largement leur politique de dumping des honoraires de base.
L’objectif est simple, rattraper le dumping des honoraires de base par la facturation de prestations ou de services parallèles, pour en définitive dégager des marges substantielles.
II. Des chambres professionnelles qui défendent les grands groupes.
Il est clair que la stratégie commerciale des grands groupes est possible uniquement s’ils ont le soutien des chambres professionnelles, lesquelles interviennent auprès des différents ministères et commissions qui travaillent sur les textes de loi.
Or, la volonté des grands groupes n’est en aucun cas similaire aux petits et moyens cabinets de syndics artisans qui ont pour seul objet de gérer les copropriétés dans les règles de l’art.
La situation est d’autant plus complexe que bien souvent ce sont ces groupes qui poussent à la complication de la législation, afin d’inciter les petits et moyens cabinets de syndics à « jeter l’éponge », en étant contraints de vendre leurs portefeuilles à ces mêmes groupes.
Pour mémoire :
- qui a demandé l’obligation d’extranet dans les copropriétés ?
- qui a demandé les tenues d’assemblées générales par voie électronique ?
- qui a demandé la possibilité de notifier par voie électronique ?
Il s’agit des grands groupes, qui ont bien sûr développé tout en interne, laissant peiner les petits et moyens cabinets qui n’ont pas les mêmes ressources financières et infrastructures technologiques.
Voilà pourquoi il nous parait essentiel que les petits et moyens cabinets de syndic professionnels honnêtes puissent disposer d’une chambre professionnelle qui défende leur vision du métier, qui se concentre sur la seule gestion des copropriétés.
Selon nous, les petits cabinets qui adhèrent aux grandes chambres professionnelles se tirent une balle dans le pied.
Chers professionnels, c’est à vous de jouer en évitant de vous tromper de cible…