Comment la FNAIM retombe sur ses pieds avec son enquête de satisfaction des copropriétaires

26/07/2019 Actu

Nous avons publié déjà deux articles concernant l’enquête réalisée par la FNAIM censée sonder la satisfaction des copropriétaires vis-à-vis de leur syndic (voir les articles Lorsque la FNAIM essaie de mieux comprendre et défendre les membres du conseil syndical ça donne ça ! et 65 % des copropriétaires satisfaits de leur syndic* *selon l’enquête de la FNAIM).

Le 3 juillet dernier, la FNAIM a présenté officiellement ses résultats qui sont doublement intéressants car ils permettent d’une part d’examiner comment la FNAIM interprète et exploite les résultats et d’autres part d’analyser certaines réponses obtenues qui restent fort instructives.

Abordons tout d’abord ce que la FNAIM essaie de mettre en avant, pour ensuite nous focaliser sur les résultats obtenus.

I. 16,7 % des copropriétaires favorables à une offre de services élargie des syndics

La motivation des professionnels et plus précisément de la FNAIM est de pouvoir ouvrir le champ des offres commerciales que les syndics pourront à l’avenir proposer aux copropriétaires à travers diverses prestations de service.

Les ministères et surtout l’ARC sont extrêmement sceptiques, et ce pour deux raisons simples : d’une part les syndics n’arrivent déjà pas à assurer leurs tâches de gestionnaire de copropriété et d’autre part ils délaisseront l’administration des immeubles pour développer leurs nouvelles offres de services (imaginez la catastrophe).


D’ailleurs, l’enquête menée par la FNAIM confirme cette analyse bien qu’elle essaie de l’interpréter différemment, quitte à se ridiculiser.

En effet, qui peut être satisfait d’un 3,34/20 ? Eh bien, apparemment, la FNAIM, qui est satisfaite « que 16,7 % des copropriétaires sont favorables à une offre de services élargie des syndics ».

Elle ajoute que c’est donc 1 600 000 copropriétaires et « plus de 120 000 copropriétés qui sont en attente d’une évolution des offres ».

action

 

Eh oui ! Voilà comment on retourne des résultats. En toute logique, la FNAIM aurait dû être cohérente en indiquant qu’une écrasante majorité, soit 83,3 % des copropriétaires, qui représentent 7 980 838 personnes, soit plus de 500 000 copropriétés, est défavorable à une offre des services élargie, confirmant que les syndics doivent rester à leur place de gestionnaire et non se lancer dans d’autres offres de prestations.

Voici une nouvelle démonstration flagrante de comment la FNAIM aborde les problèmes, pensant sûrement que les observateurs sont nés de la dernière pluie.

Abordons à présent quelques résultats plutôt mis en sourdine.

II. Des résultats intéressants à creuser

Ce questionnaire qui se tient en 34 questions aborde des interrogations très intéressantes qui confirment certaines réflexions de l’ARC imposant aux syndics une remise en question.

Prenons quelques-unes des réponses figurant dans l’enquête.

Tout d’abord, nous pouvons relever que 75 % des copropriétaires considèrent le fonds travaux comme une bonne chose, impliquant qu’ils ont compris sa finalité et que ce dispositif n’est en aucun cas un impôt déguisé.

Voici les résultats diffusés :

action

Points plus fâcheux : alors que les professionnels considèrent le contrat type comme inadapté, on s’aperçoit à travers cette étude que pour toutes les catégories de copropriétés (réparties par tranche de lots), l’opinion est majoritairement favorable.

En effet, la moyenne de satisfaction est de 64,1 %. Espérons que la FNAIM n’interprétera pas ces résultats à l’envers en considérant que 35,9 % des copropriétaires sont défavorables, justifiant de revenir sur le concept du contrat type.

Voici les résultats diffusés :

action

Autre point intéressant : 51,3 % des copropriétaires interrogés considèrent que l’image négative des syndics véhiculée dans les médias paraît justifiée tandis que seulement 20 % pensent que non et 28,8 % ne se prononcent pas.

Voici les résultats présentés :

action

Ce résultat confirme qu’au moins la moitié des copropriétaires se considère victime de son syndic alors que, rappelons-le, ils sont le mandataire de la copropriété, devant défendre ses intérêts.

Cette étude doit permettre aux syndics de se remettre en question car pour la première fois une étude qui émane des professionnels confirme le malaise qui existe entre les copropriétaires et les syndics.

Ceci étant, nous pouvons saluer la démarche de la FNAIM qui en toute transparence a diffusé les résultats de son enquête même s’ils ne sont pas forcément dans l’intérêt des professionnels.

Pour accéder à l’enquête au complet, vous pouvez cliquer sur le lien suivant :

https://www.fnaim.fr/cms_viewFile.php?idtf=4165&path=9d%2F4165_646_Resultats_Enquete_Copros_FNAIM_mai_2019.pdf