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Meublés touristiques à Paris : un article qui a fait mouche ; une émission de télévision ; une nouvelle jurisprudence

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ABUS N° 3244  Meublés touristiques à Paris : un article qui a fait mouche ; une émission de télévision ; une nouvelle jurisprudence
 
Notre article sur les meublés touristiques à Paris (voir abus numéro 3221) ainsi que notre mobilisation auprès de nos adhérents a fait mouche et nous avons reçu beaucoup de mails et courriers de félicitations et de soutien, non seulement de responsables de conseils syndicaux, mais aussi d’associations locales de riverains.
 
Nous n’avons reçu QUE deux lettres de protestations de copropriétaires bailleurs qui - pourtant plutôt admiratifs du travail de l’ARC en général - (c’est eux qui le disent) s’insurgent.
 
L’un de ces deux interlocuteurs (anonyme) nous accuse même de vouloir rétablir la « délation » comme en 1940. Remarque bien déplacée, car en quoi saisir officiellement et à visage découvert (et non anonymement, cher monsieur) une administration, lorsqu’un bailleur crée des nuisances en refusant de respecter la loi, peut-il s’apparenter à de la délation ?
 
I. Une émission sur Antenne 2 le 4 octobre 2012
 
Un de nos adhérents, président de conseil syndicaux, nous a fait savoir qu’il avait été interviewé par Antenne 2 qui consacrera une partie de l’émission à la location à Paris, dont la location en meublé touristique.
 
La copropriété de ce président de conseil syndical est d’ailleurs victime de ce type de location (meublé touristique), ce dont témoignera notre adhérent.
 
II. Un arrêt très récent de la Cour d’Appel de Paris
 
La Cour d’Appel de Paris vient en effet au secours des propriétaires occupants victimes de ces pratiques. Elle vient de rendre un arrêt très intéressant que nous avons le plaisir de commenter et reproduire en partie.
 
Cour d’Appel de PARIS, Pôle 1, chambre 3, 4 septembre 2012
 
Le procureur de la République avait fait assigner des bailleurs pour avoir pratiqué dans 5 appartements meublés (situés dans les 3e, 4e et 6e arrondissements de Paris) des locations touristiques de courte durée sans autorisation municipale. Le TGI de Paris les avait condamnés à une amende de 2500 € pour chacune des infractions constatées. Devant la cour d'appel, la sanction est confirmée et aggravée. La cour d'appel cite les articles L 631-7 et L 631-7-1 du CCH, puis l'article L 632-1 qui impose une location d'un an pour une location meublée où le locataire établit sa résidence principale et en déduit: "Considérant qu'il résulte de la combinaison de ces dispositions qu'un logement meublé ne constitue un local destiné à l'habitation au sens de l'article L 621-7 [lire L 631-7] du CCH que si le bail répond aux conditions de l'article L 632-1, soit une location pour une durée d'un an à tire de résidence principale".
 
L'arrêt décrit ensuite les locations incriminées: locations de courte durée à des touristes générant des nuisances, prouvées par des copies d'écran indiquant les logements offerts à la location par un site internet paris-bestlodge.com, témoignages de voisins et constats d'agents assermentés du service municipal du logement.
 
« Considérant que les constatations que les agents assermentés ont faites sur place et sur Internet et les déclarations qu'ils ont recueillies démontrent suffisamment que les époux F. louent leurs cinq appartements meublés pour des durées inférieures à un an; que suite au courrier que lui a adressé la mairie de Paris le 29 mars 2010 au sujet de son appartement [situé...], M. F. a d'ailleurs lui-même indiqué que celui-ci était loué à des étrangers en résidence à Paris ; qu'il a ainsi reconnu l'infraction: Considérant qu'il est constant que les appelants n'ont pas sollicité l'autorisation préalable au changement d'usage des locaux destinés initialement à l'habitation; qu'ils encourent par suite l'amende prévue par l'article L 631-7».
 
Cet arrêt montre en premier lieu la détermination de la mairie de Paris à lutter contre le développement des locations de courte durée à des touristes, car elle considère que cela réduit le parc de logements utilisés comme résidences principales et engendre des nuisances dans les copropriétés.
Il donne ensuite l'exemple d'une condamnation du bailleur qui ne sollicite pas d'autorisation pour pratiquer cette location de courte durée saisonnière. La cour sanctionne la réticence du bailleur à se conformer à la réglementation par une aggravation de l'amende. Il confirme enfin l'interprétation du texte de l'article L 631-7 du CCH selon lequel, pour les locations meublées, seules les locations d'une durée minimale d'un an à titre de résidence principale sont considérées comme affectées au logement.
*
 
Très satisfaits et confortés par le soutien des internautes, nous allons continuer à agir pour obliger les copropriétaires bailleurs à respecter la loi et les copropriétaires occupants des copropriétés parisiennes, dès lors qu’ils créent des nuisances, ce qui n’est pas forcément le cas, mais l’est au moins dans leur majorité des situations selon ce que nous avons pu observer.
 

Plomb dans l’eau : après la FNAIM, l’ARC rencontre l’UNIS

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Plomb dans l’eau : après la FNAIM, l’ARC rencontre l’UNIS

 
Nous avons déjà expliqué comment nous comptions agir collectivement pour empêcher la catastrophe « plomb dans l’eau » (voir : « Plomb dans l’eau : l’ARC a rencontré la FNAIM nationale pour engager une action commune »).
 
En particulier nous proposons aux organisations de syndics une démarche et « un guide des bonnes pratiques » à usage de leurs adhérents.
 
Après la FNAIM - nous avons rencontré en juillet sa Commission Copropriété - nous avons rencontré l’UNIS (en la personne du président de la Commission Copropriété) début septembre.
 
Nous rappelons la démarche très simple et pragmatique que nous proposons, ceci pour éviter les « pressions » et chantages que certains professionnels indélicats seraient tentés d’exercer.
 
Vous pouvez aussi et sans attendre vérifier auprès de votre syndic qu’il adhère à cette démarche.
 
Voici notre proposition de « guide des bonnes pratiques » :
 
Plomb dans l’eau :
les engagements que nous demandons aux syndics
de prendre
 
 
  1. Vérifier auprès du service des eaux que tous les branchements en plomb ont été changés dans la zone. Obtenir l’analyse de l’eau livrée au pied de l’immeuble.
  2. Pour les immeubles construits entre 1960 et 1995, demander au plombier de l’immeuble en quels matériaux sont faites les canalisations.
  3. Ne  pas se contenter d’un accord du conseil syndical sur d’éventuelles propositions d‘études et les faire voter en assemblée générale.
  4. S’assurer que les prélèvements d’eau pour l’analyse du taux de plomb sont effectués à des moments « normaux » (ni en période creuse ; ni en août...).
  5. Si le taux de plomb dans l’eau est inférieur à 25 microgrammes par litre, informer les copropriétaires et leur proposer d’établir un plan progressif de suppression des canalisations, étalé sur plusieurs années.
  6. Si le taux est inférieur à 15 microgrammes (norme applicable en Amérique du Nord), en rester là, sauf  si le réseau est fuyard.
  7. Solliciter au moins trois plombiers, dont un qui sera proposé par le conseil syndical.
  8. Ne procéder - face à des assemblées générales rétives à engager des travaux alors que le taux est inférieur à 25 microgrammes - à aucune pression destinée à emporter l’adhésion des copropriétaires et, en particulier, ne pas faire état de sanctions pénales ou judiciaires purement théoriques.
  9. Au cas où, malgré tout, le syndic voudrait décharger sa responsabilité, faire voter la résolution suivante : « L’assemblée générale, dûment informée par le syndic des obligations légales applicables au 25 décembre 2013 en matière de plomb dans l’eau, mais considérant que cette obligation est inutilement contraignante et que le taux actuellement constaté de ......... ne pose AUCUN problème de santé ni ne peut en poser, décide en toute connaissance de cause de ne procéder pour le moment à aucun travaux de changement de canalisations au plomb ».
 
*
 

Le CPE-« mystère » : des découvertes inquiétantes

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ABUS N° 3239  Le CPE-« mystère » : des découvertes inquiétantes

 
I. Le premier CPE en copropriété
 
Au mois de février 2012 a été signé le premier CPE (Contrat de Performance Energétique) en Copropriété intégrant des travaux sur le bâti.
 
Ce CPE signé entre Bâti-rénov (BOUYGUES) et NEXITY (syndic) et ayant bénéficié de l’assistance juridique du cabinet PELLETIER-LEFEBVRE (Philippe PELLETIER qui est président du Plan Bâtiment Grenelle) concerne une copropriété de 60 logements située à Neuilly-sur-Marne.
 
Ce CPE étant présenté par l’ADEME et le Plan Bâtiment Grenelle comme un dispositif particulièrement intéressant et efficace (tant du point de vue énergétique que financier) nous avons naturellement voulu pouvoir étudier de près non seulement ce contrat, mais l’opération elle-même.
 
Que disait, en effet, la fiche descriptive ? Ceci :
 
  • l’opération concernait un ravalement isolant complet plus le changement de toutes les fenêtres ;
  • le coût était de l’ordre de 13.500 € par logement (25 logements de 45 m2 et 35 logements de 60 m2) ;
  • l’économie garantie était de 40 %.
 
 A priori, en effet, rien que de très bonnes choses : une opération ambitieuse ; une économie importante.
 
II. Première surprise : impossibilité de pouvoir étudier de près cette opération
 
L’ARC étant la seule association à faire partie de groupes de travail ou commissions officielles concernant le CPE, nous avons demandé à analyser de près cette opération, non par suspicion, mais par cohérence et pour être sûr que l’intérêt des copropriétaires avait été bien défendu. Nous avons, alors, eu l’immense surprise de constater que l’on nous refusait l’accès à toutes les informations que nous demandions sur cette opération, telles que :
 
  • une présentation de la copropriété ;
  • le diagnostic thermique ;
  • le détail des travaux et des prix ;
  • la façon dont étaient calculées et justifiées les économies ;
  • etc.
 
Ni Bâti-rénov, NI BOUYGUES, NI l’ADEME, NI le cabinet PELLETIER ne voulurent nous communiquer les informations nécessaires... L’explication ? Confidentialité.
 
Explication évidemment fantaisiste : ce CPE étant présenté dans tous les colloques comme un dispositif performant et très intéressant, comment était-il possible de nous refuser d’accéder à la moindre information précise le concernant (au-delà des quelques maigres données fournies par les « auteurs » du CPE) ?!
 
Nous avons donc décidé de publier un communiqué de Presse un peu « corsé » appelé « Le CPE Mystère », où nous expliquions la situation de rétention totale d’information de toutes parts et où nous exprimions nos inquiétudes.
 
III. Après le CPE-mystère...
 
Grâce à ce communiqué, la situation a enfin bougé. Un des copropriétaires de la copropriété concernée (un copropriétaire de plusieurs lots) s’est ému, puis s’est inquiété et a fini par se procurer le contrat.
 
À noter que ce copropriétaire, pourtant membre du conseil syndical, n’avait pas été destinataire du contrat et qu’il a été obligé de s’adresser au président du conseil syndical qui, lui-même, n’avait PAS ce contrat qu’il fut obligé de le demander à NEXITY.
 
IV. Des découvertes surprenantes...
 
La lecture du contrat nous a laissé tout à fait incrédules. Nous y avons découvert ceci (entre autres) :
 
  1. D’abord, la « consommation de référence » est la consommation de la dernière année de chauffe et cette consommation (285 kWh PCS par m2 habitable), est incroyablement et anormalement élevée (or, on sait que plus la consommation de référence est élevée, plus élevée sera la consommation garantie après travaux, donc moins intéressant sera le contrat) ; qui peut assurer que les logements n’ont pas été chauffés à 23 ° durant l’année de référence ? Pourquoi partir de cette consommation et non pas d’une analyse des « besoins » énergétiques réels des bâtiments avant travaux ?
 
  1. Ensuite, les travaux envisagés sont assez partiels : rien qui concerne l’installation de chauffage par exemple ; rien non plus concernant la ventilation (alors que les bâtiments feront l’objet d’une isolation totale par l’extérieur et que toutes les fenêtres seront changées) !
 
  1. Mais le pire est ailleurs : la consommation garantie par le CPE s’élève à... 170 kWh PCS par m2 habitable, alors même que l’opération bénéficie d’une pré-labellisation BBC Effinergie-Rénovation (soit, un maximum à atteindre de 104 kWh par m2 de SHON et par an).
Comment peut se justifier, dans ces conditions, une consommation d‘objectif contractuelle si élevée ?
 
 
4. Enfin nous avons découvert avec un grand étonnement ceci : le contrat de chauffage ne comporte aucune partie « P3 » (remplacement du gros matériel) du fait, sans doute, qu’aucun travaux n’est prévu en chaufferie ; de ce fait, ce contrat « exemplaire » prévoit que - en cas de problèmes importants - le prestataire de chauffage présentera des devis que la copropriété devra accepter... sans possibilité de discussion ni de mise en concurrence. Plus que surprenant...  
 
V. Des dispositions très défavorables aux copropriétaires
 
De deux choses l’une :
 
  • soit ceux qui ont pré-accordé le label BBC Effinergie-Rénovation se sont lourdement trompés, ce qui est peu probable ;
  • soit ceux qui ont établi le contrat ont biaisé les chiffres, au moins sur deux points importants :
  • d’abord en prenant une consommation de référence à l’évidence surévaluée, comme on l’a vu (avant travaux) ;
  • ensuite en sous-estimant volontairement et lourdement les économies générées et donc garanties.
 
Si tel est le cas (ce qui est vraisemblable), ceci serait de nature à discréditer le Contrat de Performance Energétique en général et à justifier les pires soupçons que certains formulent à l’égard des CPE, et qui se résument ainsi :
 
  1. travaux insuffisants et partiels (l’entreprise générale fait uniquement les travaux ayant une image « grenelliènne » sans tenir compte du confort et de la santé des occupants ; ainsi dans notre exemple, comme on l’a dit, aucun travaux concernant l’installation d’une ventilation adaptée n’est prévu, ce qui est particulièrement surprenant) ;
  2. consommations de référence surévaluées ;
  3. économies sous-évaluées par l‘entreprise (ceci pour être sûre d’atteindre facilement les résultats annoncés).
 
Cette situation est donc à la fois paradoxale et à la fois particulièrement pénalisante pour les copropriétaires puisque :
 
  • soit elle n’incite pas l’exploitant à réaliser toutes les économies possibles suite aux travaux et à assurer une gestion rigoureuse dans la durée (dans ce cas le CPE est contre-productif) ;
  • soit elle dépossède les copropriétaires d’une partie des économies réalisées facilement au-delà de l’objectif contractuel (sous évalué) ceci via la clause d’intéressement (qui permet à l’entreprise de récupérer 50 à 60 % des économies supplémentaires).
 
Même si dans ce premier contrat, et à titre exceptionnel, Bâti-rénov a renoncé à cette clause d’intéressement, cela ne change rien et incitera d’ailleurs forcément l’exploitant à faire le minimum.
 
Enfin, signalons, ceci : à aucun moment nous n’avons pu repérer QUI avait racheté les CEE (ou allait les racheter), à quel prix et au profit de qui...
Nous avons - bien sûr - alerté l’ADEME, La Région Ile de France et EFFINERGIE en leur demandant d’engager des investigations et d’intervenir, et attendons avec beaucoup d’impatience leurs réponses que nous ne manquerons pas de livrer à nos adhérents et visiteurs.
 
Nous reviendrons donc sur ces problèmes dès que possible, sachant que nous avons demandé à obtenir :
 
  • le diagnostic thermique ;
  • le détail des travaux et de leur coût ;
  • la justification du calcul des économies ;
  • une réponse sur les produits de la vente des CEE.
 
 
*
 

Répartiteurs de frais de chauffage : le guide gratuit indispensable de l’ARC dès la semaine prochaine

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Répartiteurs de frais de chauffage : le guide gratuit indispensable de l’ARC dès la semaine prochaine

 

Vous avez lu nos deux derniers articles sur les répartiteurs de frais de chauffage ? Non, alors faits-le :

  • Abus n° 3230 : « RÉPARTITEURS DE FRAIS DE CHAUFAGE : dernière minute» :
  • Abus n° 3232 : « La répartition des frais de chauffage pour les immeubles collectifs : nouveaux textes, nouvelles obligations ; faire très attention ».

Vous y apprendrez que nous conseillons vivement aux copropriétaires de calculer EUX-MÊMES leurs consommations de chauffage pour savoir si leur copropriété est concernée par la nouvelle obligation.

Pour vous aider dans ce sens, l’ARC met la dernière main à un guide gratuit très, très pratique intitulé : « Les répartiteurs de frais de chauffage : oui ou non ? ».

Ce guide sera disponible la semaine prochaine. Pour vous faire patienter en voici le sommaire :

 

  1. Un nouveau décret  et un nouvel arrêté sur la répartition des frais de chauffage : précisions et retour en arrière
  2. Pourquoi la « répartition » des frais de chauffage ?

Est-ce forcément la bonne solution ?

  1. Le nouveau décret et le nouvel arrêté : ce qu’ils prévoient (résumé)

IV. Que sont les compteurs et répartiteurs de frais de chaleur ?

 

V.  Qui est concerné par l’obligation de poser des répartiteurs de frais de chaleur ou des compteurs de calories ?

1. Copropriétés où il est possible d’installer des compteurs ou des répartiteurs

2. Copropriétés où les consommations liées au chauffage dépassent un certain seuil

 

VI. Comment calculer vous-même les consommations de votre immeuble sans avoir à recourir à des « spécialistes » ?

 

VII. Comment éviter légalement et intelligemment le « comptage » ?

 

VIII. Si vous voulez mettre en place un « comptage », comment vous y prendre efficacement ?

 

  1. Prévenir les effets « pervers » de la répartition individuelle
  2. Comment éviter de trop favoriser ou de défavoriser certains logements ?
  3. Contrôler l’étalonnage des répartiteurs
  4. Votre réseau de chauffage est-il optimisé pour la répartition ?
  5. Comment adapter la gestion de la copropriété à ce nouveau mode de répartition ?
  6. La répartition en cas de changement de locataire
  7. Le rôle du prestataire et les exigences à formuler à son égard
  8. Coût de la prestation

 

ANNEXES
Décret n° 2012-545 du 23 avril 2012 relatif à la répartition des frais de chauffage dans les immeubles collectifs.

Arrêté du 27 août 2012 relatif à la répartition des frais de chauffage dans les immeubles collectifs à usage principal d'habitation.


*

 

 Voilà. Comme vous le voyez nous ferons le tour complet de la question.

 

À la semaine prochaine.

 

Hausse du gaz : pourquoi nous sommes mécontents

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Hausse du gaz : pourquoi nous sommes mécontents

 
On le sait les tarifs du gaz vont encore augmenter au 1er octobre prochain et l’augmentation totale sur 2012 va frôler les 9 % sans parler du rattrapage.
 
Certes le Gouvernement a été victime de recours des « vendeurs de gaz » auprès du Conseil d’État, vendeurs qui ont fait annuler les décisions concernant les hausses « modérées » imposées par l’ancien Gouvernement.
 
Mais cela n’aurait pas eu lieu si - comme nous le demandons depuis des années - la formule de révision des prix du gaz avait été modifiée et que le poids de l’indexation sur les prix du fioul avait été minoré.
 
C’est ce que nous avons demandé à Madame BATHO, Ministre de l’Écologie et de l’Énergie, une nouvelle fois.
 

Hausse du gaz : pourquoi nous sommes mécontents

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On le sait les tarifs du gaz vont encore augmenter au 1er octobre prochain et l’augmentation totale sur 2012 va frôler les 9 % sans parler du rattrapage.
 
Certes le Gouvernement a été victime de recours des « vendeurs de gaz » auprès du Conseil d’État, vendeurs qui ont fait annuler les décisions concernant les hausses « modérées » imposées par l’ancien Gouvernement.
 
Mais cela n’aurait pas eu lieu si - comme nous le demandons depuis des années - la formule de révision des prix du gaz avait été modifiée et que le poids de l’indexation sur les prix du fioul avait été minoré.
 
C’est ce que nous avons demandé à Madame BATHO, Ministre de l’Écologie et de l’Énergie, une nouvelle fois.
 

ABUS N° 3246 - Contrats de syndic : l’ARC se rappelle au bon souvenir du ministre de l’Economie

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ABUS N° 3246 - Contrats de syndic : l’ARC se rappelle au bon souvenir du ministre de l’Economie

 
Voici la lettre adressée à Monsieur Pierre MOSCOVICI pour lui rappeler nos demandes.
Nous avons cité une des nombreuses pratiques du groupe LOISELET (voir abus numéro 3242)  pour lui faire mieux comprendre l’urgence du problème.
Voir aussi cette semaine : « Le contrat du cabinet DEGUELDRE ».
 
 

Monsieur Pierre MOSCOVICI

Ministère de l’Économie
139, rue de Bercy
Télédoc 144
75572 PARIS CEDEX 12
 
Paris, le  20 Septembre 2012
 
Objet : réforme de l’arrêté du 19 mars 2010 sur les contrats de syndic.                                         
Monsieur le Ministre,
 
Malgré plusieurs courriers et sollicitations de notre part concernant l’objet en référence, nous n’avons eu aucun retour de vos services, ce qui nous étonne, comme vous le comprendrez aisément.
 
Les abus tarifaires des syndics sont toujours aussi nombreux et forts du silence de votre administration (qui n’a toujours pas donné suite à la dernière Recommandation de la Commission des Clauses Abusives ni à l’arrêt de la Cour d’Appel de Grenoble en date 5 mars 2012), ces mêmes syndics font exactement ce qu’ils veulent.
 
À titre de simple information nous vous adressons copie d’un article qui paraît ce jour sur notre site Internet concernant l’un des dix plus gros syndics de France et qui montre comment les copropriétaires sont victimes des imprécisions réglementaires.
 
Nous nous permettons de vous rappeler que le secteur la Copropriété concerne aujourd’hui toutes les couches de la société et que le poids des charges de copropriété pèse de plus en plus lourdement dans le budget des ménages.
 
Espérant que vous pourrez enfin donner suite à nos demandes partagées par l’ensemble des associations de copropriétaires et de consommateurs, et vous en remerciant, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de notre haute considération.
 
 Ketty EVEN                                                                                    Fernand Champavier
Présidente de l’UNARC                                                                Le Président de l’ARC
 
P.J : article sur LOISELET.       
        lettres du : 29.06.2012- 26.06.2012 – 06.06.2012- 29.05.2012 ».
 
ABUS N° 3242
Le nouveau « forfait » LOISELET :
attention aux syndics insidieux
Forfait ? Oui véritable forfait comme vous allez le constater, au sens fort du terme.
 
L’histoire qui suit est assez instructive et permettra à tous ceux qui ne sont pas encore adhérents à l’ARC et gérés par un cabinet LOISELET de financer « gratuitement », si l’on peut dire, leur adhésion à l’ARC et à ceux qui sont déjà adhérents de  rembourser plusieurs fois cette adhésion.
 
 I. Un président de conseil syndical furieux
 
Un président de conseil syndical adhérent à l’ARC nous contacte très en colère contre LOISELET : « Je reçois le budget prévisionnel 2012-2013 (nous sommes sur exercice début novembre à fin octobre) et m’aperçois que le cabinet Loiselet a « inventé » une ligne nouvelle dans le budget :
 
«  Forfait courrier et  e-diffusion : 1 421 € ».
(oui, vous avez bien lu : « e-diffusion » pour « diffusion par Internet »).
 
Nous lui conseillons d’envoyer un mail d’urgence à son gestionnaire.
 
II. Un nouveau « forfait » illégal
 
La réponse lui arrive :
 
« Il s’agit d’un forfait supplémentaire inclus en prestation complémentaire. Ce forfait - de 29 € par lot - est ainsi libellé » :
 
« 4- Forfait courrier et e-diffusion :
 
« Frappe, numérisation, reproduction, diffusion, mise à disposition  des documents de la copropriété, hors dépenses d’affranchissement ou de diffusion électronique, facturée directement par les prestataires extérieurs (courriers recommandés par vois postale ou électronique)
(par lot et pas an)......................................................
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29,00 € ».
 
 
  • Notre adhérent revient vers nous :
« Mais c’est légal, ce forfait ? ».
 
  • La réponse est que ce forfait qui inclut des prestations qui DOIVENT être incluses dans les honoraires de base est en partie illégal, donc illégal.
 
  • En effet rien n’autorise un syndic (dans le décret du 19 mars 2010) à facturer - par exemple - des frais de « frappe », « numérisation », etc. (et pourquoi pas l’eau minérale du syndic...) ou de « e-diffusion ». Donc ce forfait qui mélange TOUT est illégal !!!!
III. Le doublement des frais induits par le nouveau forfait LOISELET
 
  • « Oui, mais ce nouveau forfait inclut toutes les photocopies, qui étaient facturées « au réel » jusqu’à présent », répond le cabinet LOISELET, croyant s’en sortir.
  • « Ah bon !? » Répond notre président. Le seul problème est le suivant :
  • Année 2011-2012 : frais réels de photocopies = 718,39 €.
  • Proposition 2012-2013 : nouveau forfait = 1 421 €.
  • Soit plus 702,61 € ou encore plus 97 %.
  • Soit encore 2,4 fois la cotisation collective annuelle de l’ARC pour cette copropriété.
 
IV. Ultime découverte
 
Notre président s’adresse pour finir à d’autres présidents de conseils syndicaux de copropriété gérées par LOISELET.
 
Et là, il s’aperçoit :
 
  1. que certaines copropriétés se sont déjà vues imposer ce forfait l’an passé (« Forfait courrier et e-diffusion ») sans s’en apercevoir ;
  2. que ce forfait (de 29 € par lot en 2012) était de 20 € en 2011, ce qui représente un augmentation de... 45 % sur une année, oui quarante-cinq !
 
Inutile de dire que notre président a envoyé le cabinet LOISELET sur les roses et que les autres ont ouvert des négociations.
 

Le plus cocasse, c’est la façon dont les dirigeants de chez LOISELET plaident (dans les colloques et autres réunions publiques) pour « l’e-diffusion » qui doit permettre de faire des économies... de papier. Et - au passage - de multiplier les honoraires !

 

ABUS N° 3256 - Le CPE-Mystère : nouvelles précisions

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Nos communiqués de Presse et nos articles sur le CPE-Mystère ont intéressé beaucoup de monde. Nous recevons un nombre important de conseils de personnes qui souhaitent des précisions.
Nous livrons donc ci-dessous quelques précisions complémentaires sur la copropriété concernée et sur le contrat signé, ainsi que nos positions concernant ce drôle ( ?) de CPE.
 
A. La Copropriété
  1. La copropriété, qui se situe à Neuilly sur Marne (93) regroupe 60 logements sur 2 immeubles dont 29 appartiennent à une société bailleur.
  2. Les immeubles datent de 1964 et avaient grand besoin d’un ravalement qui était, de toute façon, envisagé. 
  3. La chaudière assure uniquement le chauffage (et non l’eau chaude sanitaire) ; c’est une chaudière à condensation vieille de 16 ans (1996).
 
B. Le CPE
 
Bâti-rénov (filiale de BOUYGUES) a proposé un CPE (Contrat de Performance Energétique) ainsi articulé :
 
1. Les travaux :
  • ravalement isolant des façades ;
  • changement des fenêtres non déjà remplacées (ceci dit on ne sait pas la date d’installation des fenêtres isolantes déjà installées ni leur degré d’efficacité... ; le contrat est muet sur ce point) ;
  • isolation dans les combles ;
  • isolation du plancher haut de cave.
Pas de travaux concernant la ventilation ; pas de travaux non plus concernant la chaufferie ni l’installation du chauffage !
 
2. Contrat de garantie
 
  • La garantie d’économies est de 40 % d’une consommation de référence qui a été établie :
  • uniquement à partir de la dernière année de chauffage (du jamais vu) ;
  • à un niveau s’établissant à 285 kWh PCS par mètre carré de SHAB (rappel : pas d’eau chaude collective), ce qui paraît particulièrement élevé.
  • La consommation garantie s’établit donc à 170 kWh PCS par mètre carré chauffé (consommation très médiocre, alors que l’opération bénéficie d’un pré-label EFFINERGIE/BBC-Rénovation).
  • Autres dispositions :
  • le contrat de chauffage est un contrat simple P2. Aucun P3, mais l’obligation pour le syndicat des copropriétaires, en cas de problème important, d’accepter les devis proposés par l’entreprise, ce qui est très surprenant pour un CPE ;
  • le contrat (donc la garantie) a une durée de... 6 ans !
  • la température prévue est de 22°C+1°C. Du jamais vu, là aussi. Par ailleurs, aucun capteur n’est installé, aucun dispositif de contrôle de température n’est mis en place et, de toute façon, aucune pénalité n’est prévue dans le contrat, au cas où la température contractuelle ne serait pas respectée !
  • À cela s’ajoute le fait que Bâti-rénov a renoncé à la clause d’intéressement à titre exceptionnel pour ce contrat.
Disons que ce « cadeau » est empoissonné puisque le titulaire ne va pas être incité à aller au-delà des 40 % d’économies, ce qui va alors se traduire par des (sur)consommations prises en charge intégralement par les copropriétaires.
 
3. Financements
  • Coût moyen par logement : 13 500 € (avec cependant des grosses disparités entre ceux qui ont les fenêtres à changer et les autres ; le contrat reste muet sur ce point très important).
  • Une subvention de 45 % a été accordée par l’ADEME et la Région au vu d’une pré-certification BBC-rénovation.
  • CEE (Certificat d’Economie d’Energie): zéro (réponse de Bâti-rénov : il n’y a pas de CEE quand il y a une subvention ADEME...).
  • Le reste : les copropriétaires doivent rechercher eux-mêmes le complément.
 
C. Positions de l’ARC sur ce C.P.E.
 
Pour nous ce CPE est particulièrement décevant :
 
  1. un programme de travaux « spectaculaire », mais très insuffisant ;
  2. des consommations de référence fantaisistes ;
  3. des résultats après travaux très médiocres (170 kWh/m2) et un niveau de température dénué de sens (22°C+1°C après isolation totale !) ;
  4. des garanties très courtes (6 ans) et en partie illusoires (absence de contrôle des températures - par ailleurs élevées - dans les logements) ;
  5. une absence de P3, permettant à l’entreprise de s’exonérer de sa garantie ou de facturer cher des gros travaux en plus des travaux initiaux.
Il est évident que ce CPE non seulement ne peut pas être un exemple, mais est à lui seul un contre-exemple de tout ce qu’il faut éviter en matière de CPE et de contrat opaque et déséquilibré :
  • au profit de l’entreprise ;
  • au détriment des utilisateurs.
 
 
 

ABUS N° 3255 - La TICGN Les tribulations d’une copropriété adhérente

Actions de l'association
I. 730 Euros de récupérés et autant attendus
 
Une présidente de conseil syndical nous fait part de ses tribulations concernant le remboursement de la TICGN (taxe intérieure sur la consommation du gaz naturel ne concernant PAS les logements, et dont il faut demander le remboursement).
Voici son récit. Deux enseignements :
  1. la résistance de GDF-SUEZ aux remboursements est non seulement incompréhensible, mais inadmissible ;
  2. la capacité de résistance de nos adhérents à cette inertie est plus forte.
À noter : le jeu en vaut tout de même la chandelle puisque ce sont tout de même deux fois 730 € qui sont en jeu.
 
Bravo à ces adhérents, dont voici le récit.
 
II. Témoignage nos adhérents
 
EXONERATION TICGN – TÉMOIGNAGE
 
Vous aviez attiré notre attention sur cette Taxe Intérieure sur la consommation du Gaz Naturel en insistant sur la possibilité ainsi de se « rembourser », en quelque sorte, de la cotisation à l'ARC. Voici donc mon témoignage :
En qualité de Présidente du Conseil Syndical, j'ai donc adressé à GAZ DE France SUEZ l'Annexe 4 bis, certificat d'exonération à 100 % dûment rempli. Nous avons donc bénéficié de l'exonération durant toute l'année 2010, mais jamais obtenu de remboursement pour la période 2008/2009.
Malheureusement, en 2011, revoilà la TICGN prélevée sur le compte de la copropriété. Examen des comptes et je repars au combat début 2012.
Je vous épargne le nombre des lettres recommandées, des appels téléphoniques, des promesses de règlement non suivies d'effets.
 
Alors que j'étais épuisée de ces vains efforts,  avec votre aide, j'ai écrit cette fois au Médiateur et enfin reçu une réponse :
- accompagnée d'un avoir qui a bien fait l'objet d'un virement.
 
Malheureusement, l'avoir ne tenait pas compte de la dernière période de novembre 2011 à mai 2012. J'ai donc dû recommencer les courriers, les appels téléphoniques, toujours à des personnes différentes car si le médiateur m'avait bien conseillé une personne à rappeler, le malheureux ne savait pas que faire et si le médiateur m'avait bien indiqué une adresse pour une requête complémentaire (le siège de La Défense). L'adresse était erronée !
Actuellement, j'ai reçu L'ASSURANCE VERBALE que tout était en voie de règlement et que je n'aurais aucune démarche à faire en 2013 pour l'exonération de TICGN.
Tout au long de ces six mois de bataille, j'ai souvent pensé que les services clientèle étaient ainsi organisés pour décourager les réclamations... Fort de ce témoignage, vous pourrez peut-être rassurer d'autres adhérents bataillant contre GDF Suez.
Je tiens à remercier chaleureusement l’ARC de ses conseils et de ses actions.
Bien cordialement ».
Bravo, chère présidente et merci de ce témoignage.
 
 

Pourquoi l’idée de création d’un Ordre des professions immobilières est-elle, selon nous, une fausse bonne idée ?

Actions de l'association
I. L’UPSI, nouvelle association au service des professionnels de l’immobilier
Le 16 avril 2012 les professionnels de l’immobilier adressaient un communiqué de Presse pour annoncer la création d’une association  - UPSI, qui signifie Union des Professionnels des Services Immobiliers - qui a deux objectifs :
  • obtenir des Pouvoirs publics la création d’un Ordre des professionnels de l’immobilier, Ordre qui serait évidemment contrôlé par les professionnels eux-mêmes ;
  • obtenir la modification de la loi HOGUET (sur les professions immobilières) pour pouvoir ainsi facturer en toute légalité des « services » immobiliers facturés aujourd’hui souvent hors du cadre légal, ce qui entrave d’une certaine manière l’activité des professionnels.
Voyons brièvement :
  • ce qu’est l’UPSI ;
  • ce que veut l’UPSI ;
  • pourquoi nous nous opposons au projet de l’UPSI ;
  • ce que nous proposons de notre côté.
 
 II. Un « lobbying » affiché
 
Il y a maintenant deux ans, les professions immobilières ont réussi à empêcher qu’arrive en discussion  au Parlement un projet de loi rédigé par le Ministère de la Justice après l’affaire URBANIA, projet qui prévoyait - entre autre - la mise en place de commissions régionales disciplinaires paritaires (présidées par les magistrats). Ce projet de loi correspondait pourtant exactement à ce qui est, selon nous, nécessaire et attendu par tous les consommateurs et copropriétaires.
 
Après avoir obtenu le retrait du projet de loi, les professionnels mirent en route ce qu’ils appelèrent les « États Généraux des Professions Immobilières », dans le but de faire accepter leur propre projet de loi, incluant DEUX points majeurs, à savoir déjà :
  • la création d’un Ordre des professions immobilières à la place des commissions paritaires disciplinaires ;
  • la réforme de la loi HOGUET qui réglemente les professions immobilières.
 
Face à l’opposition et au boycott partiel des organisations de copropriétaires et de consommateurs ?  mais aussi face au scepticisme des pouvoirs publics ? l’opération échoua.
Les professionnels n’ont cependant pas renoncé et ont même décidé de relancer leur action en créant une nouvelle association, qui ne cache pas qu’elle est entièrement vouée à faire du lobbying.
Cette association, c’est justement l’UPSI (Union des Professionnels des Services Immobiliers) ; elle a deux particularités :
  1. D’une part elle regroupe - outre les deux principales chambres professionnelles que sont la FNAIM et l’UNIS - une autre association : Plurience qui, elle, réunit les plus grands groupes des professionnels de l’immobilier ainsi que les grands réseaux. Ainsi,  on retrouve, aux côtés des deux chambres professionnelles les groupes suivants :
  • Foncia ; Urbania ; Nexity-Lamy, Oralia,  Loiselet & et Daigremont, Tagerim, Square Habitat, Akerys, Billon Immobilier, BNP Immobilier, Sergic, la Bourse de l’Immobilier, Procivis Immobilier (IMMO de France), Crédit Agricole Immobilier,
et les principaux réseaux :
 
  • Century 21, La Forêt, l’Adresse, Guy Hoguet, ERA, ORPI.
  1. D’autre part cette association affiche clairement ses objectifs : être un groupe de pression pour faire aboutir le projet d’un Ordre et modifier la loi HOGUET.
À noter d’ailleurs que les statuts de l’association Plurience prévoyaient déjà clairement que cette association des « grands » groupes était consacrée à faire du lobbying, comme cela ressort de ses statuts /
 « Faire un lobbying actif en vue d’obtenir des dispositions législatives et/ou réglementaires non défavorables ou favorables aux marchés et aux professionnels dans l’exercice de leurs activités ». Nous voici avertis.
 
Notre impression est que ce sont surtout les vingt grands groupes de services immobiliers qui vont mener la bataille pour obtenir une modification de la législation en leur faveur :
  • ils ont l’argent pour mener cette campagne (ne vient-on pas d’apprendre que le fondateur de PLURIENCE - Serge DEGLISE, patron d’ORALIA - venait de racheter quatre cabinets de syndics pour trente millions d’euros ?) ;
  • ils ont beaucoup plus intérêt que les « petits » syndics ou cabinets immobiliers à imposer un Ordre (qu’ils contrôleraient sans difficulté, pensons-nous) et une modification importante de la loi HOGUET qui permettrait une démultiplication des « services ».
 
Évidemment, la FNAIM et l’UNIS vont dire qu’il n’en est rien et qu’elles contrôlent parfaitement la situation ainsi que les grands groupes. Évidemment.
 
III. Du côté des associations d’usagers de l’immobilier
 
Du côté des associations de copropriétaires et de consommateurs, tout le monde rejette l’idée - voir plus bas pourquoi - d’un Ordre des professions immobilières. Tout le monde, sauf l’U.N.P.I. (Union Nationale des Propriétaires Immobiliers regroupant surtout des bailleurs) qui d’ailleurs accueille en son conseil d’administration des professionnels et n’a jamais caché sa proximité avec eux.
 
D’ailleurs si un Ordre était mis en place, nul doute que les professionnels seraient ravis de pouvoir proposer une place à l’U.N.P.I. pour laisser croire ainsi à un Ordre « ouvert » aux usagers...
 
Ceci étant dit, insistons bien : toutes les autres organisations de copropriétaires et de consommateurs sont totalement opposées à l’idée même d’un Ordre.
 
IV. Pourquoi l’UPSI veut un Ordre et pourquoi nous n’en voulons pas
 
Nous allons maintenant expliquer pourquoi, à notre avis,  l’UPSI veut un Ordre des professionnels de l’immobilier, ce qui nous permettra d’expliquer en même temps les raisons qui expliquent notre rejet.
 
  1. La première raison qui justifie aux yeux de l’UPSI la création d’un Ordre est que ce sont les Ordres qui établissent - entre « professionnels » concernés - les codes de déontologie, c’est-à-dire les règles que doivent respecter les membres de l’Ordre.
 
L’UPSI veut élaborer seule son Code de déontologie.
 
L’UPSI ne veut surtout pas que les associations d’usagers et de copropriétaires (sauf peut-être l’U.N.P.I., comme on l’a dit) participent à ce travail et contribueNT ainsi à élaborer un VRAI Code de déontologie contraignant.
 
Imaginons par exemple que (sous la pression des usagers) le code de déontologie introduise l’idée qu’il faut écarter tout « conflit d’intérêts » chez les professionnels. Cela serait dramatique (pour les professionnels) car cela empêcherait les grands groupes de faire travailler leurs filiales de plus en plus nombreuses dans les copropriétés et les immeubles qu’ils gèrent.
Conséquence : pas question de « négocier » avec les représentants des usagers la rédaction d’un Code de déontologie complet et rigoureux  susceptible de brider les « affaires ».
 
 
2.  La deuxième raison qui fait que l’UPSI veut un Ordre / les Ordres assurent eux-mêmes la discipline, grâce à des commissions internes, là aussi hors la présence des usagers et des juges.
 
« Pas besoin d’instances extérieures » dit l’UPSI. Nous sommes assez grands pour faire le « ménage » chez nous.
 
Certains diront : « Mais c’est très bien, ça, de vouloir assurer la discipline ».
 
Peut-être (et encore) dans le principe, mais nous savons parfaitement - dans la réalité - que l’Ordre et sa commission de discipline entièrement contrôlée par des professionnels ne pourront traiter (et, par ailleurs, très lentement) QUE les gros cas de délinquance et nullement les milliers et milliers d’entorses parfois très graves à la déontologie, à la loi, aux décrets, aux contrats, etc.
 
Voici donc une deuxième raison qui explique que nous ne voulons surtout pas d’un l’Ordre et de son dispositif disciplinaire peu efficace et en trompe-l'œil.
 
  1. Le troisième intérêt que l’UPSI voit à l’Ordre est que ce sont les Ordres qui assurent le tri à l’entrée des professions et qui assurent la « formation professionnelle continue ».
 
L’UPSI veut ainsi sans doute éviter que ne se crée une filière professionnelle « Internet » voire une filière européenne qui ne remette en question les pratiques et les tarifs des professionnels « traditionnels » (ceux qui ont des bureaux en France).
 
Mais l’UPSI veut aussi certainement « récupérer » et gérer au profit de l’Ordre l’argent considérable de la formation professionnelle (0,45 % de la masse salariale, ce qui est énorme). Certainement pas uniquement pour améliorer les compétences professionnelles de ses membres.
 
Voilà donc une troisième raison qui explique notre opposition au principe d’un Ordre.
 
  1. Un autre intérêt d’un Ordre aux yeux de l’UPSI est celui-ci : ce sont les Ordres qui décrètent quelles sont les associations d’usagers qui sont « fréquentables » et quelles sont celles qui ne le sont pas.
 
Ainsi pourrait être reconnue telle association d’usagers ou de copropriétaires comme « interlocuteur valable » (voir plus haut) et rejetée telle autre association jugée trop « indépendante » (suivez notre regard...). Le bonheur absolu pour certains professionnels qui nous pardonneront de ne pas être d’accord avec cette vision unilatérale des « échanges ».
 
  1. Dernier avantage d’un Ordre aux yeux de l’UPSI : ce sont les Ordres, qui peuvent le plus facilement faire modifier les lois.
 
Or, comme on l’a déjà souligné à plusieurs reprises, l’UPSI veut faire modifier la loi HOGUET pour que les professionnels puissent développer un maximum de services sans soucis des conflits d’intérêts et sans entrave.
 
Voici donc, cinq raisons qui font que l’UPSI et ses adhérents rêvent d’un Ordre « À EUX », et les raisons qui font que nous n’en voulons pas.
 
Ce qui est d’ailleurs particulier est que - d’une certaine façon - l’Ordre peut paraître -à certains et en première approximation - une solution très respectable et sécurisante, comme on l’a déjà évoqué :
  • contrôle des professionnels à l’entrée ;
  • formation ;
  • discipline.
 
Toute chose très intéressante à une époque où ni l’État ni la Justice ne peuvent plus assurer le contrôle ou la formation des professionnels.
 
Mais veut-on un contrôle « corporatiste », une formation « maison » et pas forcément adaptée, une discipline insuffisante et des sanctions, elles aussi, très insuffisantes ? Veut-on régler les problèmes  simplement superficiellement  ou profondément ?
 
À noter qu’il existe une sixième raison, qui nous fait refuser à toute force cette idée d’un Ordre : les professionnels de l’immobilier souhaitent un Ordre qui rassemble les TROIS métiers : gérant, transactionnaire, syndic de copropriété. Comme si les règles applicables aux uns pouvaient s’appliquer aux autres !
 
Telles sont donc les six raisons qui expliquent qu’un Ordre serait, selon nous, une très mauvaise solution pour les consommateurs et les copropriétaires ; pire, peut-être : une solution partielle et trompeuse.
 
V. Quelle autre solution proposons-nous ?
 
Face à l’UPSI nos demandes sont simples. Une partie d’entre elles avaient d’ailleurs déjà été intégrées, comme on l’a dit, dans le projet de loi sur les syndics que le Ministère de la Justice avait rédigé et qui a été retiré sur pression des professionnels.
 
Voici, en sept points, nos propositions :
 
  1. Mettre en place, au niveau national, un Conseil de la Copropriété regroupant toutes les parties concernées (ministères, organisations professionnelles de syndics, organisations de copropriétaires, notaires, géomètres-experts, experts-comptables...).
Ce Conseil aurait pour but premier (au départ) :
  • d’élaborer un vrai Code de déontologie ;
  • de définir les niveaux de compétenceS requis ainsi que les contenus de la formation initiale et continue des syndics ;
  • d’assurer un suivi des commissions locales visées aux points suivants.
  1. Mettre en place dans chaque département une commission paritaire de traitement des litiges syndics/copropriétaires dont le secrétariat serait assuré par l’administration comme c’est le cas pour les commissions « locatives ».
Nous sommes, d’ailleurs, prêts - dès demain - à mettre en place une telle commission sur UN département à titre expérimental, comme nous l’avons écrit à Madame Christiane TAUBIRA (Ministre de la Justice).
  1. Mettre en place, dans le ressort de chaque Cour d’Appel une commission disciplinaire - également paritaire - sous l’autorité d’un magistrat.
À noter que ces deux types de commissions (points 2 et 3) permettraient de traiter rapidement un nombre important de problèmes, ceci de façon paritaire, donc avec des garanties pour toutes les parties.
  1. Instaurer par ailleurs le compte bancaire séparé obligatoire pour chaque copropriété, ceci sans dérogation possible, afin de pouvoir rétablir des règles de gestion financière transparentes dans toutes les copropriétés.
  2. Prévoir des dispositions impératives empêchant - chez les professionnels de l’immobilier - les conflits d’intérêts (donc empêchant, par exemple, les syndics de faire travailler dans les copropriétés qu’ils gèrent des sociétés leur appartenant - directement ou indirectement - ou à qui ils appartiennent...).
  3. Réglementer les contrats de syndics via un vrai décret adapté, remplaçant l’arrêté NOVELLI  (très insuffisant du 19 mars 2010.
  4. Renforcer les possibilités - pour les assemblées générales - de confier des missions plus importantes aux conseils syndicaux qui le souhaitent (délégations de pouvoir).
*
 
Comme on le voit, nos propositions sont, en partie partenariales, et, pour l’essentiel, simples à mettre en œuvre.
                                                
Nous envisageons d’ailleurs de faire déposer rapidement une proposition de loi reprenant a minima ces sept points.
 
De tout cela nous parlerons :
à notre Colloque Franco-québécois du 17 octobre 2012,
à notre salon « indépendant » de la Copropriété
des 24 et 25 octobre 2012.