L’intérêt de définir les modalités d’appels de fonds du budget prévisionnel
Il est rare que le conseil syndical s’interroge sur les modalités d’appels de fonds liées au budget prévisionnel.
Cela est dû au fait que la loi prévoit un dispositif par défaut, devenu dans de nombreuses copropriétés la règle.
Néanmoins, il peut être intéressant pour la copropriété d’adapter les avis d’appels de fonds en fonction des particularités et des critères de l’immeuble.
Comme on va l’expliquer au-delà d’avoir une incidence sur les finances des copropriétaires cela peut avoir un impact en cas de mutation de lot.
Voyons cela de plus près.
I- Un dispositif par défaut
L’article 14-1 de la loi du 10 juillet 1965 prévoit que les avis d’appels de fonds liés au budget prévisionnel sont réclamés auprès des copropriétaires par quarts, au cours de l’exercice, au début de chaque trimestre.
Les appels de fonds sont appelés de manière égale impliquant que si le budget prévisionnel est voté pour un montant de 12 000 euros à chaque premier jour de trimestre seront appelés 3 000 euros.
Il s’agit d’une mesure par défaut, permettant à l’assemblée générale de voter d’autres modalités qui lui paraissent plus adaptées à la copropriété.
Par conséquent, l’assemblée générale peut décider que le budget prévisionnel sera appelé en deux fois, au début de chaque semestre, ou au contraire de manière mensuelle, impliquant un appel de fonds le premier jour de chaque mois.
Par ailleurs, l’assemblée générale peut décider de répartir les appels de fonds de manière appropriée aux dépenses temporelles.
Autrement dit, des appels de provisions plus importants en « automne – hiver » pour faire face aux dépenses de chauffage et moins élevés en période de « printemps – été ».
Ainsi, l’assemblée générale pourra décider de la répartition des provisions courantes à appeler, en votant que les deux premiers appels représenteront chacun 30 % du montant du budget prévisionnel, et les deux derniers, 20 % chacun.
Au-delà de cet aspect économique, cela a également des impacts juridiques.
II – L’exigibilité des appels de fonds
Ce qui rend exigible un appel de fonds de gestion courante est d’une part le vote du budget prévisionnel et d’autre part la survenance de la date de l’appel de fonds.
Ainsi, tant que la date d’exigibilité n’est pas atteinte, le copropriétaire n’est pas redevable de la somme vis-à-vis du syndicat des copropriétaires.
Cela a plusieurs implications mais principalement en cas de mutation de lot.
En effet, le copropriétaire redevable sera celui qui est propriétaire au jour de l’appel de provisions.
Ainsi, si les appels de fonds sont trimestriels, le copropriétaire qui en sera redevable est celui qui est propriétaire du lot au premier jour du trimestre, même s’il venait à vendre le lendemain.
Le principe du prorata temporis ne s’applique pas, ce qui implique que le copropriétaire qui achète le lendemain de l’appel de fonds « profitera » de la provision payée par le vendeur sans être contraint de le rembourser.
Cette règle doit inciter à mieux définir la date de mutation surtout lorsqu’il s’agit de provisions de travaux qui peuvent représenter des sommes importantes.
À bon entendeur, je vous salue.







