Formations (8754)

Dans quelle mesure le syndicat des copropriétaires peut-il interdire les locations meublées ?

La loi du 19 novembre 2024 visant à renforcer les outils de régulation des locations meublées de tourisme à l’échelle locale, a permis à certaines copropriétés de pouvoir voter plus facilement l’interdiction de ces locations de courte durée.

Ces mesures ont pour but, d’une part, de proposer sur le marché plus d’offres de locations immobilières de longue durée et, d’autre part,  de réduire les nuisances souvent dénoncées en copropriété issues de la location type AirBnB.

Voyons donc les deux principales dispositions mises en place par ce texte de loi.

I – Une interdiction contrôlée

L’article 6, 2° de la loi du 19 novembre 2024 a introduit un nouveau 4ème alinéa  dans l’article 26 de la loi du 10 juillet 1965 qui précise

d) La modification du règlement de copropriété qui concerne l'interdiction de location des lots à usage d'habitation autres que ceux constituant une résidence principale, au sens de l'article 2 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986, en meublés de tourisme au sens du I de l'article L. 324-1-1 du code du tourisme.

Cette disposition permet à l’assemblée générale de voter que les logements secondaires ne pourront pas être proposés pour une activité de location meublée de courte durée.

Autrement dit, les résidences principales ou encore les logements pour une activité libérale ne sont pas concernées par ce dispositif.

La difficulté pour le syndicat des copropriétaires est d’être en mesure de déterminer si les logements sont destinés à une habitation de résidence principale ou secondaire.

La novation concerne la majorité requise.

Alors qu’auparavant il fallait obtenir l’unanimité, c’est-à-dire y compris celle du copropriétaire qui est intéressé par l’activité, le nouveau texte prévoit une majorité moins renforcée puisqu’il s’agit de la double majorité avec la possibilité de passerelle.

Autrement dit, cette décision peut se voter à la majorité des copropriétaires représentant les deux tiers des voix et non plus l’unanimité.

Si cette majorité n’est pas obtenue mais que la résolution a tout de même recueilli la moitié des membres du syndicat des copropriétaires présents, représentés ou ayant voté par correspondance, représentant au moins le tiers des voix,  de tous les copropriétaires, elle devra être revotée en deuxième lecture nécessitant d’obtenir uniquement la majorité des voix du syndicat des copropriétaires.

Une nuance malgré tout importante car, en définitive, l’interdiction fait aux copropriétaires de louer leur bien sur un modèle AirBnB pourra être votée à la simple majorité des voix du syndicat des copropriétaires.

II – Une indication impérative dans les nouveaux règlements de copropriété

Le deuxième alinéa du nouvel article 8-1-1 de la loi du 10 juillet 1965 précise la mention suivante :

Article 8-1-1

Les règlements de copropriété établis à compter de l'entrée en vigueur de la loi n° 2024-1039 du 19 novembre 2024 visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l'échelle locale mentionnent de manière explicite l'autorisation ou l'interdiction de location de meublés de tourisme, au sens du I de l'article L. 324-1-1 du code de tourisme.

Ainsi les règlements de copropriété établis à partir du 19 novembre 2024 devront mentionner de manière expresse s’il est autorisé ou interdit d’avoir au sein de la copropriété une activité de location meublée de tourisme.

Une disposition qui va assainir de manière drastique un contentieux qui commence à devenir de plus en plus important.

Actions et Actus
Actualité juridique

Abus 5093 FONCIA, radin avec son argent et généreux avec celui de la copropriété

Voilà un dossier fort intéressant qui démontre le rapport de force qu’il existe entre le syndic et le syndicat des copropriétaires surtout lorsqu’il s’agit d’un grand groupe comme FONCIA.

En effet, nous avons étudié le contrat de mandat proposé le 26 novembre dernier à une copropriété de 27 lots.

Comme on va le constater, il existe une sacrée différence de montant lorsqu’il revient au syndic de payer par rapport au syndicat des copropriétaires.

Voyons cela en détail pour ensuite émettre notre analyse.

I – Une réduction « pourboire »

Conformément à l’article 18 de la loi du 10 juillet 1965 le syndic est tenu d’assurer la gestion et la conservation des archives des copropriétés qu’il gère.

Ces tâches doivent être comprises dans les honoraires du forfait de base.

Néanmoins, ce même article de loi permet à l’assemblée générale de décider de transférer la gestion des archives du syndic vers une société spécialisée.

Le coût de cette prestation est en moyenne entre 8 et 10 € par lot.

Autrement dit, pour une copropriété de 27 lots, le coût serait de 270 €.

Dans ce cas, le contrat de syndic prévoit de définir un dégrèvement des honoraires compte tenu que le cabinet se voit exempt d’une tâche qu’il a préalablement valorisée dans ses honoraires de base.

Ainsi, la question légitime que l’on peut se poser est de déterminer le montant de réduction acceptable.

Le contrat de FONCIA prévoit une réduction de ses honoraires non pas de 200 € ni même de 250 € ou même encore de 80€.

Comme on va le constater, le montant est ridicule démontrant au demeurant le manque de considération des syndicats des copropriétaires qu’ils gèrent.

Voici donc l’extrait du contrat de  mandat de FONCIA  :

Et oui, 13,50 € soit 20 fois moins cher que le coût facturé par la société à la copropriété, mais le plus risible est que FONCIA précise que les parties conviennent dès à présent de ce montant.

Or, à aucun moment le syndicat des copropriétaires n’a débuté une négociation pour effectivement accepter de réduire les honoraires de vingt fois moins le coût que représente le transfert de cette prestation à une société spécialisée.

Après avoir compris le niveau de générosité de FONCIA, voyons comment il garantit ses intérêts.

II – Des photocopies à prix d’argent

Combien un syndic professionnel ayant un minimum d’éthique peut réclamer pour remettre la copie d’un carnet d’entretien ?

Partons du postulat qu’il est composé de 30 pages et que le coût de revient d’une reprographie est de 0,10 € la page, cela représente un coût de 3 €.

Voyons à présent combien ce syndic réclame :

Et oui, 86,10 € TTC, soit vingt fois le prix de revient.

Pour résumer, lorsque FONCIA doit payer, il prévoit un coût vingt fois moins que le montant que cela représente et lorsqu’il facture un copropriétaire, il réclame plus de vingt fois plus que son coût de revient.

Un article à méditer !

Abus
Action

L’assemblée générale n’est pas qu’une simple chambre d’enregistrement

On constate un phénomène qui s’aggrave d’année en année : il s’agit de l’absentéisme de plus en plus flagrant des copropriétaires en assemblée générale.

Pourtant, les pouvoirs publics ont essayé de trouver de nouvelles solutions pour augmenter les possibilités de participation, sans atteindre les résultats escomptés.

En effet, ils ont introduit la possibilité de donner un pouvoir ou encore, plus récemment, le vote par correspondance et pourtant les copropriétaires continuent à bouder les assemblées générales.

Selon nous, le problème est que les pouvoirs publics n’ont vraisemblablement pas identifié la réelle cause.

Il s’agit d’un manque d’intérêt des copropriétaires à participer à l’assemblée générale du fait que cette réunion a été dénaturée et même vidée de sa substance.

Voyons cela de plus près.

I – Un ordre du jour noyauté

Pour garantir un ordre du jour équilibré et dans l’intérêt du syndicat des copropriétaires, l’article 26 du décret du 17 mars 1967 impose au syndic qu’il soit élaboré en concertation avec le conseil syndical.

Or, bien souvent, le syndic élabore seul l’ordre du jour en demandant ensuite au conseil syndical d’apporter ses commentaires dans un temps record.

Par ce procédé, l’ordre du jour est verrouillé, dissuadant les copropriétaires à participer à l’assemblée générale du fait qu’ils se considèrent rétrogradés d’acteurs à spectateurs.

Pire, ils pensent que les jeux sont déjà faits n’ayant aucun intérêt à se déplacer pour exprimer leurs voix.

II – Une chambre de décisions

Soyons clairs, une assemblée générale est un temps où les copropriétaires peuvent débattre et dans laquelle ils sont maîtres des décisions qu’ils voteront.

Les résolutions inscrites à l’ordre du jour peuvent être totalement modifiée pour convenir à la vision majoritaire des copropriétaires et même si cela ne convient pas au syndic.

Ainsi, les copropriétaires doivent être présents pour influencer et démontrer pourquoi leur analyse est la bonne pour ensuite trouver un consensus avec les autres copropriétaires sur la résolution à retenir.

Le syndic peut donner son avis quand on lui demande sans s’immiscer dans les débats.

Si, certes, l’ordre du jour est élaboré entre le syndic et conseil syndical, le copropriétaire peut proposer des questions à l’ordre du jour.

Cela est un droit prévu expressément à l’article 10 du décret du 17 mars 1967.

Ainsi, les copropriétaires doivent comprendre qu’ils ne sont pas des « béni-oui-oui » mais bien des acteurs de la copropriété qui ont d’ailleurs une quote-part de propriété des parties communes et équipements collectifs.

A bon entendeur, je vous salue !

Dossier conseils
Action
Conseil

L’ARC Nationale pas très aimée des (mauvais) syndics professionnels

Il faut le reconnaître, notre cote de popularité n’est pas au beau fixe auprès des mauvais syndics professionnels.

En effet, l’ARC Nationale dénonce des abus de plus en plus scandaleux, agaçant les grands groupes et les mauvais syndics qui auraient bien aimé ne pas être démasqués.

Ainsi, en ce début d’année 2025, faisons un point sur l’action de l’ARC Nationale et comment on compte poursuivre.

I – Une association au service des adhérents

L’essentielle force de l’ARC Nationale repose sur ses adhérents.

En effet, au cours des dix dernières années, le nombre de syndicats de copropriétaires adhérant à notre association n’a fait qu’augmenter avec un nombre infinitésimal de résiliations.

Ce résultat provient d’une implication sans faille des collaborateurs de l’ARC Nationale qui ont à cœur d’assister les conseillers syndicaux et syndics non professionnels, nous permettant d’être totalement indépendants aussi bien politiquement que financièrement.

Ainsi, nous dénonçons sans état d’âme les abus des syndics, les lobbies des professionnels qui parfois manipulent des politiques, sans crainte de perdre des sponsors ou des subventions.

Et pour cause, nous n’en avons pas !

Beaucoup de professionnels et mêmes certaines fausses associations sont jaloux de notre réussite sans comprendre que l’ARC Nationale ne cherche pas « l’argent » mais la satisfaction des adhérents.

Un adhérent que l’on doit servir et respecter et même accompagner lorsque cela est nécessaire.

Alors, si les syndics professionnels ne nous aiment pas, à vrai dire, on s’en fout tant que les adhérents apprécient notre action.

II – Encore, encore et encore

Notre ambition pour 2025, et pour les 100 années à venir, est la même : faire toujours mieux pour nos adhérents.

l’ARC Nationale compte encore embaucher du personnel de qualité supérieure, multiplier les solutions d’assistance, former les conseillers syndicaux sur le contrôle des comptes, produire des guides et fascicules pratiques, co-piloter la gestion des copropriétés avec les syndics professionnels.

Mais encore, l’ARC Nationale est à présent suffisamment mature pour s’implanter dans les régions et les villes se situant sur l’ensemble du territoire français..

Ainsi, l’ARC Nationale a un grand projet qui consiste à être présente sur l’ensemble du territoire français ou se trouvent  le plus grand nombre de copropriétés pour délivrer les mêmes services à tous nos adhérents.

Par ailleurs, notre association va confirmer sa place de contre-pouvoir pour permettre aux conseils syndicaux et aux syndics non professionnel de pouvoir gérer leurs copropriétés de la manière la plus optimale.

Par ailleurs,

Les syndics professionnels peuvent s’allier à notre démarche à partir du moment où ils ont la volonté de gérer au mieux les copropriétés sans que cela ne compromette leur équilibre économique.

Et pour cause, nous le savons bien, il n’est pas possible de travailler de manière efficace sans percevoir des honoraires convenables.

Actions et Actus
Actu

Abus 5094 PG LANCE & CIE ou la pêche fructueuse aux sinistres

Outre leurs honoraires de base, les syndics peuvent requérir des émoluments complémentaires du syndicat ou de copropriétaires pris individuellement. Cette rémunération se justifie selon une liste de prestations réglementaires, moyennant des montants définis dans le contrat de syndic validé en assemblée.

Les cabinets sont bien évidemment moins rigoureux, à l’instar de PG LANCE & CIE.

I. Facturation irrégulière d’une déclaration de sinistre

Un conseil syndical d’une résidence récente parcourt les dépenses de l’exercice en cours 2024.

Deux notes d’honoraires de leur syndic professionnel, PG LANCE & CIE les interpellent.

Elles portent sur la déclaration de sinistre auprès de l’assurance dommage-ouvrage (D.O.).

Il s’agit d’une police spécifique obligatoire pour les travaux de bâtiment (construction, réfection) bénéficiant d’une garantie décennale par l’entrepreneur.

Cette couverture vise à indemniser les malfaçons apparues dans ce délai de dix ans et affectant l’ouvrage (ou tout équipement indissociable rénové) dans sa solidité ou le rendant impropre à sa destination (art. L 242-1 du Code des assurances).

En tant que représentant légal du syndicat, le syndic est chargé de la gestion de l’immeuble (parties et installations communes) selon l’article 18 de la loi du 10 juillet 1965. Cette mission inclut donc les déclarations pour des sinistres qui relèveraient du contrat D.O. du syndicat.

Le syndic peut prétendre à des honoraires supplémentaires en la matière, soit pour la déclaration, en cas de dégradation de parties communes causée par des parties privatives, ou pour le suivi (participation à une expertise, versement au lésé des indemnités de l’assureur).

La réserve de ce conseil syndical se révèle juridiquement fondée dans la mesure où la première facturation de PG LANCE & CIE, d’un montant de 146,40 € en date du 11 octobre 2024, concerne une déclaration auprès de la D.O. pour des désordres impactant les parties communes.

Cette imputation s’avère d’autant plus illégitime, que ce sinistre semble exclusivement collectif (dans son origine et ses conséquences) selon l’intitulé de cette note du cabinet.

 

 

Or, le point V-17 de l’annexe du décret du 26 mars 2015 précise qu’une telle formalité du syndic constitue une prestation ordinaire comprise dans ses honoraires du forfait de base.

Autrement dit, le cabinet n’est pas en capacité de réclamer une rémunération additionnelle à ce titre.

Cette attitude de PG LANCE & CIE apparait d’autant plus inacceptable et contradictoire, que son contrat reproduit justement le point V-17 du décret.

 

 

II. Facturation litigieuse d’une déclaration de sinistre

Une seconde note d’honoraires de PG LANCE & CIE de déclaration d’un sinistre auprès de la D.O. se révèle suspecte pour de multiples raisons. 

Tout d’abord, de manière surprenante, son montant et sa date sont strictement identiques à la 1ère (146,40 € le 11 octobre 2024) ce qui laisse logiquement penser à un doublon abusif et irrégulier.

Elle mentionne également, contrairement à la première, une conséquence privative sur un lot.

De deux choses l’une, soit l’origine de ce désordre se situe sur une partie commune (conduite d’alimentation ou d’évacuation), ce qui ne l’autorise pas à une rémunération complémentaire (point V-17 de l’annexe), soit il est strictement privatif (canalisation individuelle), et dans ce cas, il incombe aux seuls copropriétaires de faire la déclaration auprès de la DO, excluant à ce stade toute facturation de ce cabinet.

 

Ces deux exemples révèlent l’importance d’une étude approfondie des facturations des syndics professionnels afin de contrôler leur régularité.

Pour ce faire, les conseils syndicaux et copropriétaires doivent vérifier leur véracité, (certaines prestations s’avérant totalement fictives) et leur régularité en les mettant en perspective avec les prescriptions légales, réglementaires et contractuelles. En cas d’intitulé ambigu, des précisions auprès du cabinet s’imposent.

Si cette inspection ne permet pas d’attester de la légitimité de ces honoraires additionnels, il vous faudra exiger du syndic leur remboursement effectif.

Dans la négative, ces imputations devront être rejetées des comptes clos du syndicat présentés pour adoption en assemblée.

Abus
Action

Petites copropriétés : l’échec avant tout des grands groupes de syndics professionnels

Bien souvent, lors des réunions de travail avec les pouvoirs publics, les professionnels de l’immobilier et l’ARC Nationale abordent les mauvaises conditions de gestion des copropriétés.

Pour se défausser, les syndics professionnels détournent le sujet sur les petites copropriétés.

En effet, ils affirment que la situation des petites copropriétés est pire car, selon eux, elles sont gérées par des syndics non professionnels.

Ce qu’ils ne comprennent pas est que le succès des syndics non professionnels que ce soit dans les petites, moyennes et également grandes copropriétés, est dû avant tout à l’échec des syndics professionnels.

Voyons cela de plus près.

I – Des syndics professionnels intéressés

De base, la copropriété doit être gérée par un syndic professionnel qui connaît les techniques pour gérer convenablement un immeuble.

Or, l’usage a démontré que les syndics professionnels manquaient beaucoup de savoir-faire, incitant les copropriétaires à gérer eux-mêmes leur immeuble.

Ainsi, avant tout, l’essor des syndics non professionnels est dû à l’échec des syndics professionnels.

Mais encore, petite copropriété n’implique pas forcément qu’elle soit gérée par un syndic non professionnel. En effet, nombreuses petites copropriétés sont en déshérence ou du moins sans syndic.

La faute, encore une fois, à une profession qui n’a pas su s’organiser pour répondre à l’ensemble du parc de la copropriété.

II – Des syndics professionnels de moins en moins performants

Là où la situation devient compliquée est lorsque le syndic professionnel arrive très facilement à être concurrencé par des offres low-cost.

En effet, la profession est tellement en souffrance que toute offre commerciale qui s’engage uniquement à répondre aux mails ou à payer ses fournisseurs dans le temps, arrive à récupérer des marchés.

C’est ainsi que des néo syndics arrivent à récupérer des copropriétés à tour de bras jusqu’à ce que l’on constate qu’ils sont tout aussi mauvais que les cabinets qu’ils critiquaient.

Alors, la vraie question qui reste en suspens est de savoir s’il  n’est pas temps de faire évoluer le métier de syndic en basculant, pour certaines copropriétés, du statut de syndic-mandataire à celui de syndic-prestataire.

Une question simple mais qui implique de nombreuses conséquences, notamment juridiques.

Ce sujet sera abordé plus en profondeur lors de notre prochain FORUM de la copropriété.

Une affaire à suivre….

Actions et Actus
Actu

Est-il dans l’intérêt d’une copropriété de décaler son exercice comptable ?

Nous sommes souvent sollicités par nos adhérents sur un sujet qui peut paraître anodin mais qui en définitive peut s’avérer être extrêmement stratégique.

Il s’agit du décalage la date de l’exercice comptable de la copropriété.

Bien souvent, les syndics professionnels présentent cette solution comme un avantage pour la copropriété en inventant des arguties pas très convaincantes.

A ce titre, voici une question d’un adhérent qui plante bien le contexte :

Essayons d’expliquer plus clairement la situation en rappelant les textes applicables pour ensuite donner nos recommandations.

I – Les enjeux en question

L’article 5 du décret du 14 mars 2005 prévoit que l’assemblée générale peut modifier la date de la clôture de son exercice comptable.

Par conséquent, l’assemblée générale peut décider que la fin de son exercice ne se terminerait plus par exemple le 30 septembre mais le 31 décembre.

La date de début et de fin d’exercice est décidée à la création de la copropriété.

Le même article précise qu’exceptionnellement le premier exercice peut être au maximum de 18 mois pour ainsi faire en sorte qu’il se termine en fin d’année civile, le 31 décembre.

La difficulté pour les syndics est que la plupart des copropriétés qu’ils gèrent terminent leur exercice comptable au 31 décembre, devant donc arrêter et produire les documents comptables, et surtout convoquer l’assemblée générale, en même temps pour l’ensemble de leurs immeubles.

Pour remédier à cette situation, ils essayent d’obtenir de l’assemblée générale qu’ils acceptent que l’exercice comptable de leur copropriété ne se termine plus le 31 décembre mais plutôt en avril.

Voyons la difficulté subjacente que cela entraîne.

II – Des difficultés insoupçonnées

L’intérêt de caler l’exercice comptable de la copropriété sur l’exercice civil est qu’il est plus simple pour les conseillers syndicaux et pour les copropriétaires d’avoir des repères calendaires.

En effet, à l’approche des fêtes de fin d’année, ils s’avent que l’exercice comptable de la copropriété arrive bientôt à échéance.

Cela permet de mieux s’organiser et de terminer les actes à entreprendre au cours du premier trimestre de l’exercice suivant.

En revanche, lorsque l’exercice comptable se termine en pleine année civile, il est plus compliqué de se situer, glissant rapidement sur des dates d’assemblée générale qui sont moins cohérentes : en juin, juillet ou en août.

Par ailleurs, la date de fin de mandat du syndic n’est pas calée sur les nouvelles dates de fin d’exercice créant alors des difficultés pour remettre en question le contrat notamment dans le cadre d’une mise en concurrence.

Voilà pourquoi il n’est pas dans l’intérêt de la copropriété de décaler son exercice comptable surtout s’il se termine au 31 décembre.

La balle est dans votre camp.

Dossier conseils
Action
Conseil

Un syndic bénévole peut-il donner une procuration sur le compte bancaire du syndicat de copropriété à l’un des copropriétaires ?

Question :

Etant syndic bénévole de la copropriété, je souhaiterais savoir s'il est possible d'inscrire à l'ordre du jour d'une assemblée générale de copropriété l'autorisation de donner procuration sur le compte bancaire du syndicat de copropriété à l'un des copropriétaires ? 

L'objet serait d'assurer la continuité des opérations de gestion de la copropriété en cas d'impossibilité temporaire du syndic bénévole (accident, maladie, etc.). 

Réponse :

Il est peu conseillé de donner une procuration pour qu’un copropriétaire puisse accéder aux comptes bancaires de la copropriété en cas d’empêchement du syndic non professionnel, cela pourrait se retourner contre vous en cas de litige ou d’utilisation frauduleuse des accès bancaires, car vous resteriez tenu responsable de l’utilisation du compte faite par votre mandataire (charge à vous, ensuite, de vous retourner contre ce dernier…).

Cela étant, vous pourriez envisager d’adopter la forme du syndicat coopératif, visée par l’article 17-1 de la loi du 10 juillet 1965, qui permet au conseil syndical d’élire un « vice-président syndic » charger de suppléer le syndic en cas d’empêchement de celui-ci (longue maladie, absence prolongée par exemple).

L’adoption de cette forme coopérative du syndicat est décidée à la majorité de l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965, avec possibilité de passerelle vers la majorité de l’article 24, suivant les conditions énoncées à l’article 25-1.

Nous reproduisons ci-dessous l’intégralité de l’article 17-1 de la loi de 1965 précité qui fixe le cadre général du syndicat coopératif, qui diffère en certains points du syndicat « classique ».

« Dans le cas où l'administration de la copropriété est confiée à un syndicat coopératif, la constitution d'un conseil syndical est obligatoire et le syndic est élu par les membres de ce conseil et choisi parmi ceux-ci. Il exerce de plein droit les fonctions de président du conseil syndical. En outre, le conseil syndical peut élire, dans les mêmes conditions, un vice-président qui supplée le syndic en cas d'empêchement de celui-ci.

Le président et le vice-président sont l'un et l'autre révocables dans les mêmes conditions. L'assemblée générale désigne une ou plusieurs personnes physiques ou morales qui peuvent être des copropriétaires ou des personnes extérieures qualifiées pour assurer le contrôle des comptes du syndicat.

L'adoption ou l'abandon de la forme coopérative du syndicat est décidée à la majorité de l'article 25 et le cas échéant de l'article 25-1. »

Enfin, il est à noter que dans ce type de syndicat, le contrôle des comptes doit être exercé par une personne ne faisant pas partie du conseil syndical. Le contrôleur peut aussi être extérieur à la copropriété, dans ce cas, il devra s’agir d’un expert-comptable ou d’un commissaire aux comptes, conformément à l’article 42-1 du décret du 17 mars 1967.

Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter les articles 40 à 42-2 du décret du 17 mars 1967 qui régissent ce type de syndicat.

Réponse de l'expert
Action

Abus 5095 Non, FONCIA, aucune révision des honoraires de forfait de base n’est possible pour un contrat de 12 mois

 

Soyons clairs, le nerf de la guerre pour de nombreux syndics professionnels et surtout pour de grands groupes, ce n’est pas la gestion des copropriétés mais bien les profits.

Ainsi tout est motif pour gratter et augmenter les bénéfices même quand la loi ou la répression des fraudes interdit la pratique.

A ce titre, voyons une disposition subtile prévue dans les contrats-type de syndics qui n’est pas forcément connue des copropriétaires et qui justifie encore davantage pourquoi il ne faut pas accepter des mandats supérieurs à 12 mois.

Pour cela, partons de la présentation de la fiche d’information annexée au contrat émise par le cabinet FONCIA :

Essayons de décortiquer l’information.

I – Un indice indigeste

Comme on peut le constater, il est nécessaire d’avoir suivi des études en Maths sup et Maths spé pour comprendre la formule de révision.

En effet, il faut prendre en considération plusieurs indices, tels que celui du prix de la consommation, celui de l’indice des salaires et de l’activité immobilière.

A cela, il faut ajouter : « base 100 au T2 2017.Identifiant 010562678".

Autrement dit, à moins d’être insomniaque et de disposer d’une super calculatrice, il est quasiment impossible de vérifier si l’augmentation des honoraires du forfait de base sont corrects.

Voilà pourquoi le mieux est de voter des contrats d’un an, impliquant qu’il ne sera pas possible d’appliquer d’indice compte tenu qu’il ne peut s’appliquer qu’à l’anniversaire d’une période de 12 mois.

Malgré cette exigence, voyons comment fonctionne FONCIA.

II – Une incohérence FONCIA

Comme on le constate, la fiche indique un mandat de 12 mois et pourtant est prévu un indice de révision des honoraires.

Il peut certes s’agir d’une erreur, mais le plus probable est que FONCIA applique une date d’effet de son contrat qui est antérieure à sa date de la signature.

Par ce procédé, il applique au cours de mandat son indice de révision à l’insu des copropriétaires.

Pour éviter cette situation, le contrat devra prévoir une date d’entrée en vigueur conforme à celle du vote de l’assemblée générale et surtout ne prévoir aucun indice de révision, même pour les contrats supérieurs à 12 mois !

9/10 fois, après ce rappel à la loi, le syndic est même prêt à consentir à ne pas appliquer un indice de révision pour peu que l’assemblée générale accepte de lui accorder un contrat ne serait-ce que de 15 mois.

La préconisation de l’ARC Nationale reste la même : un contrat de 12 mois et non pas de 12 mois et un jour.

Grâce à ce procédé, le cabinet FONCIA sera tenu chaque année de représenter sa candidature à l’assemblée générale pouvant être évincé par une offre concurrente si le conseil syndical et les copropriétaires considèrent qu’il ne travaille pas suffisamment dans l’intérêt de la copropriété.

Abus
Action

Nouvelle année, nouveaux projets !

La nouvelle année est toujours un temps de dynamique où après avoir fait le bilan de l’exercice précédent, on envisage de nouveaux projets pour la nouvelle saison.

Le problème à l’ARC Nationale est que l’on a trop d’idées : nouveaux outils, nouvelles manifestations, nouveaux guides, nouveaux locaux… ou encore plus de formations, plus de consultations, plus d’animations…

Dans tout cela, il faut faire du tri car si l’ARC Nationale est prolifique et dispose de moyens économiques elle est limitée en personnel.

En effet, on pourrait recruter –ce que l’on fait- mais il est extrêmement difficile de trouver des personnes de qualité qui disposent du « savoir » et du « savoir-être ».

Deux impératifs indispensables pour être un « Arcien » et monter dans notre paquebot.

Alors, en avant-première, voici les premiers projets sélectionnés pour le premier l’année 2025.

I - De nouvelles manifestations

Il faut le dire, l’ARC Nationale et surtout les membres du conseil d’administration et les salariés aiment être en contact avec les adhérents.

En effet, il est toujours plus agréable d’échanger de vive voix avec eux à travers diverses manifestations sur différents sujets concernant bien entendu la copropriété.

A ce titre, L’ARC Nationale organise sur le premier semestre plusieurs évènements en présentiel.

Nous allons tout d’abord renouveler notre journée écolière le 17 mars 2025 dans laquelle les adhérents pourront participer à une formation dirigée sur le thème du contrôle des comptes et de l’analyse des documents et annexes comptables.

Ainsi, les adhérents écoliers devront suivre sur toute une journée des cours thématiques et pour cela un cartable leur sera remis un cartable dans lequel seront fournis un cahier reprenant l’ensemble des slides qui seront projetés et autres outils de travail tels qu’une brochure reprenant la nomenclature comptable ou les règles de majorité.

A la fin de chaque session, un petit contrôle sera organisé afin de garantir que l’ensemble des connaissances présentées seront bien assimilées.

Ainsi, en fin de séance, l’ensemble des écoliers sauront lire un grand livre, analyser les annexes comptables, procéder à un rapprochement bancaire ou encore connaître les conséquences d’une approbation des comptes et comment émettre des réserves lorsque certaines factures paraissent abusives.

En parallèle, un FORUM de la copropriété sera organisé le 9 avril 2025.

Au cours de cette journée, quinze formations seront dispensées en simultané, réparties dans trois salles par thématique, qui aborderont des sujets distincts de droit, de comptabilité ou de technique.

L’après-midi, un forum sera organisé pour débattre avec les copropriétaires sur différents sujets qui concernent la copropriété et les réformes à aborder.

D’autres projets sont déjà arrêtés pour le deuxième semestre, tels que l’organisation d’évènements mais cette fois-ci dans différentes régions de France, en commençant par Lyon puis Nice.

Nous reviendrons sur ces journées lorsqu’elles seront abouties.

II – Des  nouveaux outils de travail

En parallèle de ces évènements, l’ARC Nationale et sa Coopérative technique vont consolider les outils numériques mis en place à travers le « Portail de l’adhérent ».

L’objectif est de les rendre plus fonctionnels, notamment la plateforme « Copro-devis » qui permet de réaliser une mise en concurrence des prestataires, ou encore « le forum.fr » qui va permettre des échanges entre membres du conseil syndical ayant le même syndic.

Par ailleurs, l’ARC Nationale va renforcer son outil à destination des syndics non professionnels, notamment pour procéder aux appels de fonds et tenir au quotidien sa comptabilité.

De plus, par l’intermédiaire du « Portail de l’adhérent », il sera possible d’accéder aux formations en ligne, que ce soit celles des mardis techniques ou bien celles des mercredis ou jeudis soir.

Pour cela, il suffira tout simplement de se connecter au Portail.

III – Une implantation de l’ARC Nationale dans l’ensemble du territoire français

L’ambition de l’ARC Nationale est à présent de proposer ses services sur l’ensemble du territoire français. L’objectif est que les adhérents, peu importe où ils se situent, puissent bénéficier des mêmes services : consultations juridiques, techniques ou comptables ou encore suivre des formations assurées par nos experts.

Comme on peut le constater, des ambitions qui nous demandent un investissement certes mais qui nous passionnent.

 

Actions et Actus
Action