Pourquoi il est préférable de s’opposer que de voter « abstention » à une résolution ?
Nombreux copropriétaires ne connaissent pas vraiment les conséquences entre voter « contre » ou « abstention » à une résolution.
Ils pensent que dans les deux cas, ils ne donnent pas leur avis, laissant la démocratie trancher sur cette question.
D’autres souhaitent voter « contre » mais pour ne pas se présenter comme « opposant », ils préfèrent voter neutre en votant « abstention ».
Et pourtant le vote « contre » ou « abstention » a des conséquences juridiques différentes qu’il est fondamental de connaître.
En effet, parfois, il est préférable d’être impopulaire mais en conformité avec ses principes surtout si cela est dans l’intérêt du syndicat des copropriétaires.
I- Une incidence sur les résolutions qui relèvent de l’article 24
Les résolutions qui relèvent de l’article 24 de la loi du 10 juillet 1965 nécessitent d’obtenir la majorité des voix exprimées des copropriétaires présents, représentés ou ayant voté par correspondance.
Par conséquent, sont pris en compte pour déterminer si la résolution est adoptée que les votes exprimés « pour » et « contre ».
Les votes « abstention » sont quant à eux considérés comme une voix non exprimée.
Ainsi, le vote « abstention » permet indirectement de donner plus de poids au vote « pour » du fait qu’il n’est pas assimilé à un votre « contre ».
Or, il est parfois opportun de voter clairement « contre » notamment lorsque le syndic réclame 5 % d’honoraires de suivi de travaux alors que cela est injustifié.
II – Une conséquence juridique
L’article 42 de la loi du 10 juillet 1965 donne la possibilité de contester une résolution votée devant le tribunal judiciaire uniquement lorsque le copropriétaire était « opposant » ou « défaillant ».
Par défaillant, il faut entendre le copropriétaire « absent » lors du vote de la résolution et « opposant » lorsqu’il a voté dans le sens contraire du vote de la résolution.
Généralement, il s’agit d’un copropriétaire qui a voté « contre » à la résolution.
Par conséquent, celui qui vote « abstention » n’est pas assimilé ni à un opposant ni à un défaillant ne permettant par conséquent de pouvoir engager une procédure judiciaire afin de demander éventuellement l’annulation d’une résolution devant le juge.
Voici donc deux nuances subtiles mais fondamentales à connaître.