Il ne sert à rien de voter un contrat de mandat de syndic supérieur à un an !
Nombreux syndics professionnels incitent les copropriétaires à accepter au cours de l’assemblée générale des contrats de mandat supérieurs à un an.
Les arguments sont bien rodés, néanmoins, rien ne justifie d’accepter un contrat de mandat supérieur à un an surtout depuis l’arrêt de la Cour de cassation du 6 novembre 2025.
Présentons les arguties généralement évoquées par les syndics professionnels et pourquoi depuis ce récent arrêt, il y a un véritable risque de présenter un projet de résolutions qui prévoit une durée de mandat supérieure à un an.
I- Des arguments bien rodés
L’argument le plus récurrent évoqué par les syndics professionnels est qu’un mandat de deux ou trois ans permet de définir une stratégie à long terme notamment lorsqu’il est question d’un plan pluriannuel de travaux.
Le deuxième argument tout aussi fréquent est qu’en validant un mandat de deux ou trois ans, les honoraires du forfait de base sont figés tout au long de cette période évitant toute fluctuation de charges sur ce poste.
Le troisième argument est que de toutes les façons, le syndic inscrit dans l’ordre du jour un projet de résolution qui prévoit une durée de mandat de trois ans laissant ensuite les copropriétaires décider en assemblée générale la durée qui sera votée.
Le quatrième argument est que le syndic est engagé pour une période longue évitant au syndicat des copropriétaires de se retrouver sans représentant légal.
II – Des arguments qui sont des arguties
Il faut bien le comprendre, un bon syndic ne craint pas la concurrence et n’aurait aucune difficulté à remettre en jeu son mandat tous les ans.
En revanche, les syndics qui n’ont pas bonne conscience et se savent limités, essayent tous les stratagèmes pour prolonger leur mandat afin d’obtenir la durée maximale de trois ans.
Par ailleurs, bien souvent les syndics professionnels qui proposent un contrat de plus d’un an prévoient dans leur contrat un indice de révision qui entraîne une augmentation automatique des honoraires même au cours de leur mandat. Ainsi, il est faux d’affirmer que les charges du syndic n’évolueront pas.
Par ailleurs, un arrêt récent du 6 novembre 2025 n° de pourvoi 24-12.526 a indiqué qu’au cours de l’assemblée générale, il n’était pas possible de modifier la durée du contrat proposée dans le projet de résolution soumis à l’ordre du jour.
Il s’agit d’un arrêt très étonnant puisque l’article 11 du décret du 17 mars 1967 précise qu’il s’agit d’un projet de contrat de syndic soumis à l’ordre du jour pouvant par conséquent faire l’objet d’évolution au cours de l’assemblée générale après un échange et des négociations entre les copropriétaires et le syndic.
Nous avons interrogé la Présidente de la Cour de cassation pour comprendre ses motivations.
Néanmoins, cet arrêt impose de doubler notre vigilance en refusant d’inscrire dans l’ordre du jour un projet de résolution portant sur un mandat supérieur à un an.
Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous l’a pas dit.








